WASHINGTON, 4 septembre (Reuters) - Le magazine américain The Atlantic a réaffirmé la fiabilité de ses informations vendredi après le démenti opposé par Donald Trump à l'article selon lequel il a dénigré des soldats américains morts au combat et refusé de visiter un cimetière militaire américain en France lors d'une visite officielle.

"Nous maintenons nos informations", a déclaré la direction de la rédaction de The Atlantic dans un communiqué.

Selon le magazine, le président américain a traité de "perdants" ("losers" en anglais) et de "nuls" ("suckers") des Marines enterrés au cimetière du bois Belleau, dans l'Aisne, lors de cette visite en 2018 et il a refusé de se rendre sur place de peur que la pluie prévue ce jour-là le décoiffe.

Donald Trump a rejeté ces affirmations jeudi devant la presse.

"Croire que j'ai pu faire des déclarations négatives sur nos soldats et nos héros tombés au combat alors que personne n'a fait ce que j'ai fait" pour les forces armées américaines, a-t-il dit. "C'est un mensonge total, (...) c'est une honte."

Il a expliqué qu'il ne s'était pas rendu au cimetière militaire américain du bois Belleau pour éviter un déplacement en hélicoptère, le Secret Service, le service de sécurité de la présidence américaine, ayant exclu un déplacement en voiture.

"Le Secret Service m'a dit 'Vous ne pouvez pas le faire'. J'ai dit 'Je dois le faire. Je veux y aller.' Ils ont dit 'Vous ne pouvez pas le faire'", a déclaré le président.

En 2015, alors qu'il n'était que candidat à la candidature pour la présidence, Donald Trump avait reproché au sénateur républicain John McCain d'avoir été capturé pendant la guerre du Vietnam. "C'était un héros de guerre parce qu'il s'était fait prendre. J'aime les gens qui ne se font pas prendre", avait-il dit.

Jeudi, il a assuré avoir toujours respecté John McCain, mort en août 2018, même s'il ne l'appréciait pas.

"Si les révélations contenues dans l'article de ce jour de The Atlantic sont vraies, elles constitueront un marqueur supplémentaire de la profondeur du désaccord qui m'oppose au président Trump sur le rôle du président des Etats-Unis", a réagi le candidat démocrate Joe Biden, qui l'affrontera le 3 novembre prochain.

"Et si j'ai l'honneur de servir comme prochain commandant en chef, je veillerai à ce que nos héros américains sachent que je soutiendrai et honorerai leur sacrifice. Toujours", a-t-il ajouté dans un communiqué diffusé par son équipe de campagne. (Alexandra Alper version française Marc Angrand et Henri-Pierre André)