En avril 2009, quelques jours avant l'assemblée générale annuelle, le véhicule d'investissement de Joe Lewis, Mayfair Capital, est monté à 23% dans Alphameric et s'est opposé à la reconduction d'Alan Morcombe à sa tête. L'opération a échoué de peu, et Mayfair s'est emparé depuis de près de 30% du capital, faisant encore un peu plus monter la pression sur le dirigeant.

Joe Lewis a profité de sa montée en puissance dans Alphameric pour imposer un représentant au conseil, Richard McGuire, son homme de confiance et porte-flingues attitré. Pourtant, Alan Morcombe n'a rien à se reprocher concernant son bilan. Les résultats annuels d'Alphameric, et notamment ceux de sa filiale TurfTV, diffuseur et enregistreur de paris sur des courses hippiques, ne sont pas déshonorants, loin de là, surtout en période de crise : 8 millions de livres sur l'année de bénéfice pour Alphameric, contre une perte de 2,2 millions l'année précédente.

Après une procédure interminable, il a également à son crédit d'avoir gagné un procès contre des bookmakers, qui contestaient à Alphameric le droit de diffuser des courses de chevaux. Du coup, les perspectives de Turf TV sont prometteuses et sans nuage à l'horizon.

D'ailleurs, Richard McGuire, sur un ton vaguement fielleux, n'a pas manqué de vanter le bilan de Morcombe : « Alan laisse la société dans une meilleure forme et après avoir réglé un certain nombre de questions cruciales pour son avenir. Je prend acte de ses souhaits, qui sont de rester un actionnaire d'Alphameric, de prendre une retraite méritée et de jouer davantage au golf ». Sans commentaire.

Des Bahamas, où il réside, Joe Lewis ne s'est pas contenté du départ du méritoire Morcombe, il a aussi obtenu la démission, en décembre dernier, de quatre dirigeants d'une autre société qu'il contrôle, la chaîne de pubs Mitchells & Butlers. Dans le lot, figure Richard McGuire, le fameux bras droit, soupçonné d'avoir menacé les membres du conseil d'administration.

Peut-être que la bonne marche des affaires de Joe Lewis (un portefeuille de 170 entreprises dans plus de 15 pays) passe par cette implacable intransigeance, qui sait...