Le groupe allemand de produits de grande consommation, fabricant de la lessive Persil et des produits de soins capillaires Schwarzkopf, a précisé qu'il s'attendait à ce que l'impact négatif des variations de change, surtout pour ses activités liées à la Russie et à l'Ukraine, soit de 100 millions d'euros sur son bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit).

Le groupe projette une croissance organique de 3 à 5% pour cette année, bien en deçà du consensus des analystes interrogés par Reuters qui est à 6,1%, et un bénéfice d'exploitation ajusté par action préférentielle en progression de 10% à peu près.

La Russie, où Henkel emploie 2.500 personnes, est son quatrième marché avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 1,1 milliard d'euros. Le groupe a aussi des usines en Ukraine.

Les devises de ces deux pays ont représenté un tiers de l'impact négatif des taux de change sur le chiffre d'affaires 2014, qui a est ressorti inchangé à 16,43 milliards d'euros, a précisé le directeur financier du groupe, Carsten Knobel, lors d'une conférence téléphonique. Hors effets de change, le chiffre d'affaires 2014 affiche une progression de 4,4%.

"Le contexte économique reste difficile et très volatil. En raison du conflit persistant entre la Russie et l'Ukraine, nous nous attendons à une stagnation en Europe de l'Est ainsi qu'à une pression accrue sur l'économie et la monnaie russe", a déclaré le président du directoire, Kasper Rorsted, dans le communiqué de résultats.

Néanmoins, Henkel n'a pas l'intention de sortir de Russie, soulignant que son activité dans le pays est performante.

"En demeurant en Russie et en restant dans la course, nous renforcerons notre activité à long terme", a dit Kasper Rorsted.

Globalement, le groupe prévoit une marge d'exploitation en très légère hausse, à 16% en 2015 contre 15,8% en 2014.

"La perspective initiale de marge d'Ebit pour 2015 est décevante de notre point de vue", écrit l'analyste de DZ Bank Herberst Sturm dans une note à ses clients.

L'action Henkel recule de 0,52% à 105,80 euros à la Bourse de Francfort vers 16h00 GMT, après avoir perdu jusqu'à 5%, plus forte baisse de l'indice Dax qui avance, lui, de 0,77%.

Pour atteindre son objectif de chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros en 2016, Henkel précise qu'il compte se développer sur les marchés émergents, notamment en Chine, et gagner des parts de marché aux Etats-Unis.

Le groupe pourrait également réaliser de nouvelles acquisitions, après avoir dépensé 1,8 milliard d'euros dans ce but en 2014 afin de rester compétitif dans un secteur en phase de consolidation. Les analystes estiment qu'Henkel pourrait dépenser plus de neuf milliards pour sa croissance externe.

Pour le quatrième trimestre, Henkel a annoncé un bénéfice d'exploitation en hausse de 3,1% grâce à des mesures de réduction de coûts et à la demande de lessives, de produits de beauté et d'adhésifs industriels dans les pays émergents.

Son bénéfice d'exploitation ajusté est ressorti à 602 millions d'euros sur le trimestre, un peu au-dessus d'un consensus le donnant à 599 millions, et son chiffre d'affaires a été de 4,126 milliards d'euros, proche du consensus.

Henkel propose un dividende de 1,31 euro par action préférentielle au titre de 2014 contre 1,22 euro pour 2013.

(Kirsti Knolle, Wilfrid Exbrayat et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Kirsti Knolle