Après Apple, Facebook et Amazon, ce sera lundi 1er février au tour de l'ex-'G' (pour Google, désormais la principale filiale du conglomérat Alphabet) du 'GAFA' (pour 'Google, Amazon, Facebook et Apple') de publier des résultats trimestriels qui méritent une mention spéciale : pour la première fois, les comptes de Google seront présentés séparément de ceux des autres activités, moins matures, d'Alphabet.

En devenant Alphabet à l'été 2015, le géant californien de l'Internet a d'abord tenu à faire un jeu de mots expliqué par le patron du groupe lui-même, Larry Page. Dans le jargon des financiers, l'“alpha” désigne la surperformance (d'une action, d'un fonds, d'un gérant...) par rapport à son indice de référence. Et 'bet' se traduit en français par “pari”. Notons que si le nom du groupe a changé, tel n'est pas le cas des mnémoniques (“tickers”) des actions, qui demeurent “GOOG” et “GOOGL”.

Au-delà de cet aspect potache, la création d'Alphabet répond aussi à une demande de la communauté financière pour ce groupe capitalisant près de 500 milliards de dollars sur le Nasdaq. Au sein d'Alphabet, Google avec ses services Google Search, Ads, Chrome, YouTube, Google Play, Google Maps, etc, est désormais fonctionnellement séparé des autres filiales et doté de son propre patron opérationnel, Sundar Pichai.

Idem pour les autres filiales, moins matures et plus éloignées du coeur de métier du groupe comme le laboratoire-maison X (ex-Google [X]), la biotech Calico, le fournisseur d'accès à Internet en fibre optique Google Fiber, etc. Verily, G (ex-Google Ventures), Google Capital, Nest...

Cette nouvelle organisation débouchera aussi, lundi, sur une présentation comptable d'un nouveau genre : au titre du 4e trimestre, les comptes d'Alphabet seront publiés, ainsi séparément que ceux de Google, ce qui permettra aux investisseurs de se faire une idée plus précise des tendances du coeur de métier.

Idem pour les autres activités pré-citées, qui seront présentées ensemble dans la catégorie “Other bets” (“autres paris”). Les indicateurs clé pour Google Advertising, comme le 'coût par clic' et les coûts d'acquisition du trafic (TAC), seront toujours publiés.

Chacun des deux segments d'Alphabet, Google et “Other bets”, en détaillera le chiffre d'affaires, le résultat opérationnel, courant et non courant, les investissements, ainsi que les éventuels dépréciations et amortissements.

Ce faisant, la présentation des comptes d'Alphabet permettra de mieux jauger de l'activité et des performances des différentes activités, selon qu'elles sont ou non matures, de leurs dépenses en capital, etc. Ce qui pourrait permettre aux investisseurs de valoriser plus finement les actions Alphabet.

Notons que si Larry Page est le directeur général d'Alphabet et Sergey Brin son président, la directrice financière Ruth Porat, qui vient de la banque Morgan Stanley et à l'origine de cette nouvelle organisation, exerce son “magistère” non seulement pour Alphabet, mais aussi pour Google.

EG


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