Il y a quelques jours, les ingénieurs de Google Chine se sont aperçus qu'ils n'avaient plus accès à la base de données de la société et n'étaient plus en mesure d'assurer leur travail. Le groupe a immédiatement annoncé avoir découvert "une attaque très sophistiquée (...) et ciblée en provenance de Chine, qui ont conduit à une violation de la propriété intellectuelle". Un responsable de Google affirmait même détenir "la preuve que le but premier de cette attaque était d'accéder à des comptes Gmail, appartenant à des militants chinois des droits de l'Homme". L'affaire prit rapidement une tournure politique avec l'entrée en lice d'Hillary Clinton. "Nous attendons une explication du gouvernement chinois", a lancé la secrétaire d'Etat américaine.

En conséquence, la firme fondée par Larry Page et Sergey Brin a décidé d'interrompre tous les filtres qu'il imposaient aux recherches réalisées depuis son moteur, comme il avait accepté de le faire lors de son implantation dans l'Empire du milieu en 2006. Selon Lepoint.fr, les filtres sont loin d'avoir tous été désactivés. Néanmoins, la cyber-attaque qu'il a subie a très affecté ses responsables, qui ont admis qu'un retrait de Chine reste possible. Notons que Google tirerait environ 600 millions de dollars de revenus publicitaires en Chine, un pays qui compte 338 millions d'internautes (Lefigaro.fr, 13/01). Certain blogs et médias chinois ont rapidement annoncé que la décision de Google de quitter le pays était déjà prise. A tort.

Les employés de Google China en vacances
Moins d'une semaine après l'incident, l'heure est à l'apaisement. Google s'est fendu d'un nouveau communiqué affirmant avoir accordé à ses employés... une journée de vacances le jour de l'annonce afin de mener des tests et des scans de manière interne pour s'assurer que le réseau est sûr. Le groupe précise qu'il va évoquer l'attaque subie avec les autorités chinoises, lesquelles n'ont pas l'intention de se faire dicter sa loi par le géant californien. Pour le régime chinois, les règles à respecter sont les mêmes pour toutes les entreprises, aussi puissantes soient-elles.

Omniprésent aux Etats-Unis et dans le monde, Google ne représentait (en septembre) que moins d'un tiers (31,3%) des recherches en ligne effectuées en Chine (Lefigaro.fr, 13/01). C'est le moteur de recherche chinois Baidu qui trust plus des deux tiers des requêtes. Respectant à la lettre les filtres imposés par Pékin, Baidu propose son moteur de recherche gratuitement et se rémunère en vendant des espaces publicitaires sur ses sites. A la différence de son homologue américain, qui distingue bien ses "liens sponsorisés" des réponses aux questions des internautes, Baidu mélange les publicités et les résultats des recherches (Lemonde.fr, 14/10).