La bataille Google-Microsoft tourne au règlement de comptes. Après plusieurs mois de veille et de comparaisons de requêtes similaires effectuées sur Google et sur Bing, les ingénieurs de Google sont formels : le moteur de recherches de Microsoft propose aux internautes « une pâle copie » des résultats obtenus sur Google.

Le groupe de Mountain View étaye ses accusations par des exemples concrets publiés sur son blog. En comparant les résultats obtenus sur les deux moteurs après avoir tapé un mot mal orthographié (« torsorophy » au lieu de « tarsorraphy », du nom d’une opération chirurgicale des yeux), Google s’est aperçu que le premier résultat sur son moteur est identique à celui obtenu à partir de Bing.

Microsoft utiliserait son navigateur pour analyser les résultats de recherches sur Google
Dans le même temps, la recherche effectuée sur Bing ne donnait rien. Or, quelques semaines plus tard, « Bing donnait à son tour les mêmes résultats que nous, sans préciser la correction orthographique, c’est très étrange », s’étonne Google. Le groupe de Larry Page va alors tendre un piège à Bing. Les ingénieurs de Google ont modifié l’algorithme maison PageRank pour y associer une centaine de mots clés absurdes («delhipublicschool40 chdjob» ou «juegosdeben1ogrande») avec des pages ne comportant aucun de ces mots.

Alors que les moteurs de recherches n’auraient jamais du proposer de résultats, Bing proposait une liste de réponses très proche de celle de Google. Microsoft aurait ainsi capturé les données sur les recherches menées sur Google via son navigateur Internet Explorer 8 et la barre d’outils associée.

Le groupe de Steve Ballmer reconnait qu’il utilise les données issues d’Explorer, mais fait remarquer qu’elles ne représentent « qu’une faible part » des informations utilisées pour proposer des résultats. Pour Microsoft, les accusations de son concurrent ne sont fondées que sur « des exemples aberrants » (Financial Times). Google demande néanmoins que cette pratique cesse.