PARIS, 27 mars (Reuters) - Hubert Sagnières, vice-président exécutif d'EssilorLuxottica, déclare dans une lettre aux salariés d'Essilor, qu'il continuerait de veiller à l'accélération de "l'efficacité opérationnelle" du groupe franco-italien miné par une crise de gouvernance.

Tout en réaffirmant, comme il l'avait fait il y a une semaine, que Leonardo Del Vecchio, fondateur de Luxottica et principal actionnaire du groupe fusionné, veut prendre le contrôle du numéro un mondial des lunettes et verres optiques "sans payer de prime aux actionnaires, Hubert Sagnières ajoute ne pas vouloir être "dévié par des questions de gouvernance qui reflètent souvent uniquement des ambitions personnelles".

Essilor et Luxottica ont fusionné l'an dernier mais depuis la gouvernance du nouvel ensemble suscite des inquiétudes, les analystes estimant que la répartition des pouvoirs au sein du nouveau groupe n'est pas claire et que des tensions pourraient saper le processus d'intégration opérationnelle.

En novembre, des propos de Leonardo Del Vecchio avaient laissé entendre qu'il souhaitait que son bras droit, Francesco Milleri, devienne directeur général, une perspective qui a contrarié la partie française.

Vers la mi-mars- et c'est là le point de départ de la crispation actuelle entre les deux camps - Leonardo Del Vecchio a proposé de transférer certaines fonctions opérationnelles à Francesco Milleri, ce qu'Essilor a aussitôt assimilé à une prise de contrôle du groupe par Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio qui détient 31% du groupe.,

EssilorLuxxotica a dans l'intervalle mandaté un chasseur de têtes pour recruter un nouveau directeur général, espérant par là donner un signal positif aux intervenants de marché.

"La recherche d'un futur directeur général d'EssilorLuxottica est une priorité pour le succès du groupe et je soutiens pleinement cet effort", dit Hubert Sagnières, également président d'Essilor, dans la lettre aux salariés.

"Nous devons consacrer notre énergie à l'intégration des deux activités, sous une direction forte, et à la mise en oeuvre des synergies que nous avons promises au marché. (Les) polémiques ne nous empêchent pas de continuer à travailler pour mettre en oeuvre les différentes actions nécessaires à l'intégration des deux groupes", ajoute-t-il.

"Ceci est réalisé avec l'appui de McKinsey et plus de 20 groupes de travail communs impliquent des centaines de collaborateurs à travers le monde."

Au cours de clôture de mercredi, le titre EssilorLuxottica accuse un repli de 10,7% depuis le début de l'année contre une hausse de 12,1% pour le CAC 40 sur la période. (Benoit Van Overstraeten pour le service français)