Comme l’a mis en avant un récent reportage de la BBC, la situation économique de la péninsule n’est pas aussi rose qu’il y paraît. Le taux d’inflation dans la ville s’élève à 5,2% en juin, son plus haut niveau depuis trois ans, entraîné par le prix de la nourriture, importée à 90% de Chine, et les loyers faramineux en vigueur.

En effet, selon l’organisation non-gouvernementale Society for Community Organisation (Soco), pas moins de 100 000 Hongkongais vivraient dans des logements insalubres. A l’image de l’homme interviewé par la chaîne britannique, Sham Shui Po, qui vit avec sa femme et son fils de 13 ans dans un 2 mètres carrés.

Le boom de l’immobilier est le premier responsable de cette situation difficile pour les habitants. En effet, selon l’étude annuelle d’ECA Internationnal, spécialiste des mobilités professionnelles internationales, Hong-Kong était la 3éme ville la plus chère du monde en 2010, année durant laquelle les prix des maisons avaient augmenté de 24%. Pour 2011, ils sont déjà en hausse de 12% jusqu'à présent.

Les prix de l’immobilier dans l’ancienne colonie britannique devient un vrai problème, y compris pour Li Ka-Shing lui-même (lire article : Li Ka-shing pâtit de la surchauffe immobilière à Hong Kong). Mais celui qui a bâti sa fortune sur ce secteur est une cible toute désignée pour tous les mécontents de la ville.

Le surhomme devenu Diable
Autrefois admiré pour son destin exceptionnel d’honnête travailleur devenu milliardaire, le patron de Cheung Kong est maintenant la cible de manifestations d’opposants. Un groupe de jeunes a ainsi organisé une marche devant les locaux de sa compagnie le 1er juillet, arborant des images de Li-Ka shing déguisé en Diable. « Nous nous souvenons de l'époque où nous appelions Li Ka-shing le surhomme » déclare même un des manifestants.

Les habitants de l’ancienne colonie britannique profitent de ce droit de manifester que n’ont pas leurs compatriotes en Chine pour montrer leur mécontentement, accusant le gouvernement de favoriser les promoteurs immobiliers au détriment des citoyens lambda, confrontés à des logements inabordables. Selon un rapport publié par Demographia international, les loyers hongkongais sont effectivement les plus inabordables du monde.

Notre baron, qui déclare souvent que toute personne vivant à Hong Kong ne peut aller bien loin sans dépenser de l’argent dans une de ses entreprises, est la cible idéale pour ces manifestants remettant en cause la gestion économique de la ville. Reste à savoir comment Li-Ka shing et son empire vont faire face à cette situation de plus en plus explosive.