Lundi, l’indice immobilier de la Bourse de Hong Kong a reculé de 2,33%, faisant baisser l’indice de référence, le Hang Seng, de 0,55%. Le cours du holding immobilier de Li Ka-shing, Cheung Kong, s’est notamment tassé de 3,8%. Si cette correction à la baisse n’est pas d’une ampleur phénoménale, nombreux sont les observateurs à craindre un mouvement plus en profondeur, sur fond de surchauffe de l’immobilier dans cette franchise capitaliste de la Chine.

Le gouvernement hongkongais avait précédemment annoncé une série de mesures visant à « refroidir » un marché visiblement survalorisé. Sur les 30 derniers mois, les prix de l’immobilier à Hong Kong ont en effet bondi de 2% par mois en moyenne. Ces prix sont aujourd’hui supérieurs de 60% à leur niveau de janvier 2009, ce qui fait craindre une bulle immobilière plus grave que celle de 1997.

Deux facteurs expliquent cette flambée ininterrompue : la faiblesse de l’offre foncière à Hong Kong, et la demande soutenue des investisseurs étrangers, venant s’installer sur cette colonie chinoise. Aujourd’hui, Hong Kong est ainsi l’endroit sur la planète où les prix pour se loger ou travailler sont les plus élevés, plus chers qu’à Londres, New York ou Paris. D’ici à la fin de l’année, ces prix devraient toutefois se dégonfler, dans une fourchette allant de 10% à 15%, selon Walter Kwok, ancien patron de Sun Hung Kai Properties.

Alors évidemment, cette flambée des prix n’est qu’un des corollaires du formidable pouvoir d’attraction du « port aux parfums », comme on appelle cette région administrative spéciale de la République populaire de Chine, véritable porte d’entrée pour les investisseurs du monde entier intéressés par les marchés asiatiques. Mais cette surchauffe immobilière aurait pu être évitée, comme l’a montré l’exemple de Macao, la petite sœur, où les prix de la pierre sont davantage encadrés.

Li Ka-shing, plus grosse fortune d’Asie, est l’homme fort de l’immobilier à Hong Kong. Le mouvement de correction à la baisse dans ce secteur va donc l’affecter. Mais sa stratégie de longue date de diversification devrait lui permettre de limiter les dégâts.