HONG KONG, 16 août (Reuters) - L'homme le plus riche de Hong Kong, Li Ka-shing, a appelé vendredi les habitants de la région administrative spéciale à "aimer la Chine, aimer Hong Kong et vous aimer vous-même", alors que de nouvelles manifestations sont prévues tout au long du week-end malgré la menace d'intervention de la Chine.

Li Ka-shing, qui ne s'était pas exprimé auparavant sur le mouvement de contestation qui secoue Hong Kong depuis plusieurs semaines, a demandé à la population de "mettre fin à la violence".

Au fil des semaines, les manifestations ont donné lieu à des incidents violents de plus en plus nombreux. La tension est encore montée d'un cran cette semaine avec l'occupation de l'aéroport international de la ville, qui a conduit à une suspension partielle du trafic aérien lundi et mardi.

Représentants du pouvoir à Pékin et presse officielle chinoise ont prévenu que la Chine avait la possibilité d'intervenir pour réprimer les manifestations à Hong Kong. Plusieurs centaines de paramilitaires chinois ont effectué jeudi des exercices de contrôle des foules dans un stade de Shenzhen, ville de Chine populaire frontalière de Hong Kong.

De nouveaux rassemblements sont attendus à partir de vendredi soir et tout au long du week-end dans l'ancienne colonie britannique.

Une marche appelée "Soutien à Hong Kong, pouvoir au peuple" est prévue vendredi soir dans le district financier de la ville. Elle a reçu l'autorisation des autorités, au contraire d'autres manifestations comme celle programmée dimanche par le Front civique des droits de l'homme - à l'origine des défilés qui ont rassemblé un million de personnes en juin.

Dans un encart publié en Une des principaux journaux hongkongais, Li Ka-shing appelle la population à "remplacer la colère par l'amour".

L'homme d'affaires n'y fait aucune mention d'un soutien au gouvernement local ou à sa cheffe Carrie Lam, dont les protestataires demandent la démission, mais un communiqué diffusé ensuite par un porte-parole de Li indique que "la route menant aux enfers est souvent pavée de bonnes intentions".

"Nous devons avoir conscience des conséquences involontaires", est-il écrit. "La jeunesse craint toujours que l'avenir n'a rien à lui offrir. Je pense que le gouvernement a entendu clairement le message des protestataires et réfléchit assidûment à des solutions".

De nombreuses entreprises ont publiquement affiché leur soutien au gouvernement de Carrie Lam et à la police hongkongaise.

Capital Economics a prévenu jeudi que le mouvement de contestation pourrait faire basculer Hong Kong dans la récession. (Donny Kwok et Twinnie Siu; Jean Terzian pour le service français)