On pouvait penser que l'affaire de la « milliardaire et du photographe » offrirait un possible dénouement à partir de juillet prochain, lorsque F.M Banier serait face à ses juges. Ou au moins qu'elle diminuerait en intensité dramatique. C'était sans compter sur les enregistrements pirates dévoilés sur le site Médiapart cette semaine et qui pointent du doigt une hypothétique fraude fiscale de la part de Liliane Bettencourt.

Reprenons le fil des épisodes précédents de cette saga à la Française.

Tout commence par une presque banale affaire d'héritage familial qui tourne à la foire d'empoigne : Françoise Bettencourt-Meyers, fille de Liliane Bettencourt, remet en cause la lucidité de sa maman, au regard des dons pharaoniques effectués au profit de M. Banier.

Des actions en justice sont lancées auprès du tribunal de Nanterre. Le photographe est accusé d'abus de faiblesse, mais Liliane Bettencourt dément avoir été abusée par son ami et réitère avoir effectué ces dons en parfaite connaissance de cause. Le procès de J.M Banier se tiendra entre le 1er et le 6 juillet prochain.

Mais voilà que cette semaine, Médiapart diffuse les enregistrements d'un majordome indélicat qui aurait sévi entre mai 2009 et mai 2010. Les conversations piratées révèlent entre autres choses que Liliane Bettencourt détiendrait quelques actifs non déclarés en Suisse. La fraude mise à part, le problème tient à l'hypothèse selon laquelle Eric Woerth, alors Ministre du Budget, aurait été informé de cette possible dissimulation d'actifs, ainsi que son épouse, Florence Woerth, qui était quant à elle en charge d'une partie de la fortune de la riche actionnaire via la holding Clymène.

Au cours de l'entrevue du 18 juin avec les journalistes du Monde, Liliane Bettencourt s'est déclarée « moralement outrée » que de tels agissements aient été possibles, et a trouvé « triste » que sa fille se soit rendue complice de ces procédés.

L'héritière n'en a pas moins confirmé que les dons effectués l'avaient été « volontairement » et qu'elle ne les regrettait pas.