PARIS (Reuters) - Renault arrêtera l'assemblage de véhicules neufs dans son usine de Flins (Yvelines) en 2025 et fermera son site de recyclage d'organes mécaniques de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) dans le cadre de la vaste restructuration engagée pour sortir du rouge, créant à la place la première usine européenne d'économie circulaire dédiée à la mobilité.

Le nouveau site, dénommé "Re-Factory", accueillera progressivement à Flins entre 2021 et 2024 les activités de Choisy ainsi que des activités de reconditionnement de véhicules d'occasion et de batteries électriques, de démantèlement de voitures et un pôle de recherche et de formation sur l'économie circulaire. Il pourrait employer plus de 3.000 personnes d'ici 2030, voire davantage si le site attire des sociétés du secteur du recyclage .

"Nous savons tous que le statu quo n'est plus possible aujourd'hui pour Flins", a dit Jean-Dominique Senard mercredi au cours d'une téléconférence. "Il faut donc réinventer Flins, on est là pour sauver Flins."

Le président de Renault et le nouveau directeur général Luca de Meo ont rencontré les syndicats de la plus ancienne usine d'assemblage du groupe encore en activité, fondée en 1952.

L'arrêt de l'assemblage à Flins et la fermeture de Choisy comptent parmi les annonces les plus controversées d'un plan qui prévoit en tout 15.000 suppressions de postes à travers le monde, dont 4.600 en France.

L'EUROPE POURRAIT ÊTRE SOLLICITÉE

Les 3.000 emplois envisagés sur le nouveau Flins traduiraient une hausse si l'on se base sur le nombre actuel de postes en CDI - 2.400 à Flins et environ 260 à Choisy - mais une forte baisse si l'on ajoute les 1.400 intérimaires et les sous-traitants actuellement présents sur le site des Yvelines, d'où sort le best-seller électrique du groupe, la Zoé.

Plusieurs syndicats de Renault réclamaient le maintien d'une activité de montage de véhicules neufs. La CFDT par exemple proposait de "moderniser et diversifier l'activité du site de Flins tout en maintenant une activité de montage sur des projets électrifiés innovants".

La dernière fermeture d'une usine d'assemblage en France remontait à fin 2013 avec l'arrêt de la production dans l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Jean-Dominique Senard a souligné que malgré l'arrêt de l'assemblage de véhicules neufs, plus de 100.000 véhicules d'occasion reconditionnés sortiront encore de Flins chaque année à l'horizon 2030.

Luca de Meo a indiqué de son côté que l'investissement requis pour la transformation du site et la reconversion des salariés était en cours de finalisation.

Des aides européennes pourraient contribuer à l'équilibre financier du projet, a-t-il ajouté, l'économie circulaire s'inscrivant au coeur du "green deal" de l'Union européenne visant la "neutralité climatique" d'ici 2050.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot et Jean-Stéphane Brosse)

par Gilles Guillaume et Sarah White