LONDRES/MILAN (Reuters) - Credito Valtellinese (Creval) s'apprête à batailler en vue d'un relèvement de l'offre de 737 millions d'euros lancée par la filiale de Crédit agricole, qui est considérée par la banque italienne comme trop basse, a appris Reuters de deux sources au fait du dossier.

La banque lombarde devrait mandater Bank of America, Mediobanca et le cabinet d'avocats RCCD pour préparer sa stratégie de défense, après le feu vert obtenu mercredi par son administrateur délégué Luigi Lovaglio auprès du conseil d'administration pour s'adjoindre des services de conseillers, ont ajouté les sources.

Ces mandats seront officialisés lors d'une réunion du conseil d'administration prévue le 3 décembre.

Crédit Agricole Italia, filiale à 75,6% de Crédit Agricole, propose pour sa cible 10,50 euros par action, soit une prime de 21,4% par rapport au dernier cours officiel de Creval.

L'action Creval s'échangeait à 11,40 euros (+0,46%) à 15h35 GMT à la Bourse de Milan, ce qui pourrait donner à penser que le marché mise sur un relèvement de l'offre.

"Il y aura une résistance ferme de Creval jusqu'à ce qu'un meilleur prix soit trouvé", a déclaré l'une des sources.

Elle a ajouté que le prix était trop bas au regard des incitations fiscales mises en place par le gouvernement pour encourager une fusion des banques.

Les analystes de leur côté estiment que Crédit agricole est en mesure d'améliorer son offre car, sur la base des conditions actuelles, le principal ratio de fonds propres du groupe ne baisserait au maximum que de 0,2 point de pourcentage.

Sollicité pour un commentaire, un représentant de Creval a déclaré que le conseil d'administration de la banque s'était réuni mercredi exclusivement pour permettre à Luigi Lovaglio de recruter des conseillers en accord avec le président, qui pourrait soutenir le conseil dans ses activités.

Bank of America et Mediobanca n'ont souhaité faire aucun commentaire.

Le conseil d'administration de Creval s'est réuni mercredi pour discuter de l'OPA de la filiale de la banque verte, considérée comme "inattendue et sans accord préalable".

L'administrateur délégué de Crédit Agricole Italia, Giampiero Maioli, estime cependant que l'offre de la deuxième banque française est amicale.

Creval est entré dans le viseur de Crédit agricole après l'échec des discussions en vue d'un rapprochement avec Banco BPM, la troisième banque italienne, dont les actifs sont évalués à 187 milliards d'euros contre 24 milliards pour la banque lombarde.

(Avec Andrea Mandala; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Pamela Barbaglia et Valentina Za