Après avoir perdu 8,5% vendredi, Facebook (- 0,04% à 216 dollars) reste sous pression en Bourse, le boycott du premier réseau social mondial continuant de prendre de l’ampleur. Les entreprises dénoncent, entre autres, la prolifération des messages haineux sur le réseau, auxquels elles ne veulent pas être associées. Elles cherchent peut être aussi à se racheter une virginité à bon marché alors qu’elles souhaitent couper dans leurs dépenses publicitaires. Si les annonces à ce sujet font les grands titres des médias, les analystes relativisent l’impact sur l’activité du groupe.

La liste des firmes renonçant à faire leur publicité sur Facebook et parfois sur l'ensemble réseaux sociaux n'en fini plus de de s'allonger : North Face, Patagonia, Ben & Jerry's, Verizon, Coca-Cola, Unilever, Diageo, Starbucks, Levi's, The Hershey Group, Pepsi…


Sans nier le boycott, UBS juge intéressant de noter quelques thèmes clés après des contacts dans l'industrie. Il note que les marques (même prises dans leur ensemble) représentent un très faible pourcentage des revenus de Facebook et que la publicité pour les marques est restée faible en juin, réduisant probablement d'autant plus l'impact. Même son de cloche chez JPMorgan, qui ne s'attend pas à un risque significatif pour les chiffres de Facebook car de nombreux autres annonceurs profiteront de publicités potentiellement moins chères. Il rappelle que les 100 premiers annonceurs du groupe, qui sont plus de 8 millions en tout, représentent seulement 20% des revenus.

Face à ce mouvement, Mark Zuckerberg, qui avait jusqu'à présent adopté la stratégie de l'autruche, a annoncé plusieurs mesures pour durcir la modération des contenus. Facebook signalera ainsi tous les messages contrevenant à ses règles. " Il n'y a pas d'exemption pour les contenus qui incitent à la violence ou suppriment le vote. Même si un homme politique ou un fonctionnaire le dit, si nous déterminons que le contenu peut inciter à la violence ou priver les gens de leur droit de vote, nous retirerons ce contenu " a indiqué le fondateur du groupe dans un poste.

Lors que fin mai, Twitter avait signalé quelques heures plus tôt un tweet du président comme violant ses règles en glorifiant la violence, le fondateur de Facebook avait implicitement critiqué cette décision dans une interview à Fox News. Mark Zuckerberg ne pense pas que Facebook ou toute autre plateforme internet "devrait être l'arbitre de la vérité" et qualifié de "dangereux" le fait de décider "de ce qui est vrai".

Facebook interdit désormais une catégorie plus large de contenu haineux dans les publicités. Plus précisément, il interdit les affirmations selon lesquelles des personnes d'une race, d'une ethnie, d'une origine nationale, d'une affiliation religieuse, d'une caste, d'une orientation sexuelle, d'une identité sexuelle ou d'un statut d'immigration spécifique constituent une menace pour la sécurité physique, la santé ou la survie d'autrui.