Le groupe de BTP, de médias et de télécoms, qui a atteint ou dépassé les objectifs qu'il s'était fixés pour l'exercice écoulé, prévoit d'augmenter de 10 centimes son dividende pour le porter à 1,70 euro par action. Le montant redistribué aux actionnaires n'avait pas été modifié depuis 2008.

En Bourse, Bouygues, qui table sur une nouvelle amélioration de sa rentabilité en 2018, signe la deuxième meilleure performance du CAC 40 avec une hausse de 1,76% à 43,89 euros à 13h12.

Depuis un an, l'action du groupe familial prend le large sur les trois opérateurs télécoms français et sur la performance moyenne du secteur en Europe.

"Une dynamique positive, un quatrième trimestre supérieur aux attentes et un relèvement du dividende", résument dans une note les analystes de Jefferies, qui sont à l'achat sur la valeur avec un objectif de cours à 50 euros.

Les analystes de Raymond James conservent pour leur part une recommandation à "performance de marché" en dépit de résultats qu'ils jugent également solides, estimant la valorisation déjà élevée.

Le titre se traite avec un ratio P/E d'environ 20 contre 13 historiquement et à comparer à une moyenne de 16 pour le secteur de la construction et de 15 pour les télécoms, souligne le broker.

Le groupe familial a dégagé en 2017 un chiffre d'affaires de 32,9 milliards d'euros, en hausse de 4% à données comparables, tandis que son résultat opérationnel courant a progressé de 27% à 1,42 milliard d'euros.

BOUYGUES EXCLUT D'ÊTRE À LA MANOEUVRE D'UNE CONSOLIDATION

Son flux de trésorerie libre a par ailleurs doublé pour atteindre 828 millions, revenant à un niveau équivalent à celui de 2013.

Le groupe a notamment profité du redressement de sa filiale télécoms dont la marge d'Ebitda a augmenté de 4,6 points pour atteindre 27,2%, dépassant l'objectif pourtant revu à la hausse que s'était fixé le groupe.

Bouygues Telecom a confirmé en 2017 son redressement après plusieurs années de turbulences marquées par des mesures d'économie et des réductions d'effectifs à la suite de la guerre des prix déclenchée par l'arrivée de Free (Iliad) sur le marché français du mobile en 2012.

A la faveur d'une politique de prix agressive dans le fixe et d'une percée payante dans la 4G mobile, Bouygues Telecom a gagné l'an dernier 500.000 clients engagés sur des forfaits mobiles et 340.000 clients dans le fixe.

Cette performance fait écho aux résultats publiés la veille par le numéro un du secteur Orange qui a renoué en 2017 avec la croissance du chiffre d'affaires en France pour la première fois depuis 2009.

SFR, en difficultés depuis plusieurs trimestres, et Free publieront leurs annuels courant mars.

Les déboires boursiers du propriétaire de SFR, la holding Altice, alimentent les spéculations sur une nouvelle tentative de consolidation du marché français.

Martin Bouygues, qui avait tenté sans succès de racheter SFR en 2014, a toutefois coupé court à ces scénarios.

"Cela n'a aucun sens. Vous avez quatre opérateurs qui (...) quasiment tous les quatre annoncent en 2017 une amélioration de leur profitabilité", a déclaré le PDG de Bouygues devant les analystes financiers.

"Ce n'est pas moi qui serait l'artisan ou à la manoeuvre sur une quelconque consolidation que ce soit. Que les choses soient bien claires", a-t-il ajouté.

L'action d'Altice recule de 3,92% à 7,36 euros.

CARNET DE COMMANDES RECORD DANS LA CONSTRUCTION

Le groupe a également profité en 2017 d'un contexte porteur pour ses activités de construction avec un carnet de commandes à fin décembre en hausse de 8% à changes constants par rapport à fin 2016, atteignant un niveau record.

La contribution de la division Colas au résultat opérationnel courant du groupe a cependant reculé de 24 millions d'euros l'an dernier, en raison notamment du décalage de certains projets au Canada en raison de la météo.

Le groupe de télévision TF1, qui a déjà publié ses résultats, a quant à lui profité d'une hausse de ses recettes publicitaires, bien que distancé une fois de plus par son grand rival M6.

Pour 2018, Bouygues table sur une nouvelle amélioration de sa rentabilité à la faveur d'un contexte porteur en France et à l'international pour ses activités de construction dont le résultat opérationnel courant est attendu en progression.

Bouygues Telecom vise quant à lui un chiffre d'affaires "services" en hausse de plus de 3% et une marge d'Ebitda ramenée au chiffre d'affaires "services" supérieure à celle de 2017.

(Avec Dominique Vidalon et Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Bouygues, Orange, M6 Métropole Télévision, TF1, Iliad, Colas, Altice