Une inculpation déposée secrètement en mars a été rendue publique par un tribunal de district jeudi, le jour même où Volkswagen tenait son assemblée générale annuelle en Allemagne. Martin Winterkorn a démissionné peu de temps après l'éclatement du scandale sur la manipulation des émissions de gaz polluants de ses voitures aux Etats-Unis en septembre 2015.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions a déclaré dans un communiqué que ces inculpations établissaient que "le plan de Volkswagen pour contourner ses exigences légales est allé jusqu'à la tête de la société."

Martin Winterkorn, 70 ans, est accusé de conspiration visant à commettre une fraude aux dépends des Etats-Unis, de fraude informatique et de violation du Clean Air Act depuis au moins mai 2006 jusqu'en novembre 2015, en utilisant des logiciels illicites qui ont permis aux véhicules diesel de Volkswagen d'émettre un excès de gaz polluants sans détection.

Un avocat de Winterkorn en Allemagne n'a pas voulu faire de commentaire dans l'immédiat. Winterkorn a déclaré en janvier 2017 aux parlementaires allemands qu'il n'avait pas été rapidement informé de la manipulation et qu'il l'aurait arrêtée s'il avait été au courant. Mais il n'a pas dit quand il en avait été informé pour la première fois.

Un porte-parole de Volkswagen en Allemagne a dit que le groupe "coopérait avec les autorités". Nous ne commentons pas les affaires individuelles", a-t-il ajouté.

Le nouveau patron de Volkswagen a promis jeudi de faire du constructeur un groupe "plus honnête" à la suite du scandale du "dieselgate", mais des investisseurs, prudents, ont plaidé pour des contrôles externes afin de restaurer sa réputation.

(David Shepardson et Edward Taylor, Juliette Rouillon pour le service français)