par Sam Nussey

Le conglomérat japonais SoftBank Group a annoncé lundi une perte d'exploitation record de 1.900 milliards de yens (16,4 milliards d'euros) sur l'exercice clos fin mars pour son fonds Vision Fund, qui a vu fondre la valeur de certains de ses investissements dans le domaine des nouvelles technologies.

L'investissement total de 75 milliards de dollars (près de 70 milliards d'euros) du fonds dans 88 start-up ne représentait plus que 69,6 milliards de dollars à la fin de l'exercice après des dépréciations de près de 10 milliards pour les seuls WeWork, spécialiste américain de la location de bureaux en partage, et Uber Technologies.

Le groupe, dirigé par Masayoshi Son, a également enregistré une perte de 7,5 milliards de dollars dans d'autres investissements technologiques, qu'il attribue principalement à la crise liée au nouveau coronavirus.

SoftBank Group a fourni peu de détails sur les dépréciations de Vision Fund mais la répartition sectorielle montre que les paris dans la construction et l'immobilier ont perdu plus de la moitié de leur valeur. Des pertes ont également été enregistrées dans le transport.

SoftBank a par ailleurs subi des déconvenues en dehors de Vision Fund, avec par exemple le dépôt de bilan fin mars de OneWeb, un opérateur de satellites soutenu par le groupe.

Au total, le groupe dans son ensemble affiche une perte de 1.400 milliards de yens (11,89 milliards d'euros) sur l'exercice clos fin mars.

"Les incertitudes dans les activités d'investissement demeureront au cours du prochain exercice" si la pandémie se poursuit, a souligné le conglomérat dans ses perspectives.

La crise que traverse SoftBank a poussé l'actionnaire activiste américain Elliott Management à réclamer davantage de transparence, certains jugeant l'influence du fondateur du conglomérat trop importante.

SoftBank s'est engagé à vendre ou à monétiser 41 milliards de dollars d'actifs (38 milliards d'euros) pour financer notamment un plan de rachat de ses propres actions de 2.500 milliards de yens (21,2 milliards d'euros).

Masayoshi Son a précisé lundi que le groupe allait lever 1.250 milliards de yens (10,6 milliards d'euros) via sa participation dans Alibaba pour financer le rachat de ses propres actions.

(Version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)