La nouvelle proposition de SoftBank a reçu le soutien du "hedge fund" Paulson & Co, deuxième plus gros actionnaire de Sprint, qui penchait auparavant pour l'offre de Dish, le numéro deux américain de la télévision par satellite.

Dans un communiqué commun, SoftBank et Sprint ont précisé que le premier verserait 7,65 dollars par action du second, contre 7,30 dollars prévu précédemment.

SoftBank, numéro trois de la téléphonie mobile au Japon, fondé et dirigé par le milliardaire Masayoshi Son, a en outre proposé d'augmenter de 4,5 milliards de dollars la part de son offre payée en numéraire, pour la porter à 16,6 milliards.

En cas de réussite de son offre, SoftBank détiendra 78% de Sprint contre 70% prévu dans la proposition initiale.

L'action Sprint gagnait 2,2% en matinée à Wall Street à 7,34 dollars.

"Prend l'oseille et tire-toi", écrit l'analyste de Macquarie Kevin Smithen en référence au titre d'un film de Woody Allen.

"En l'absence d'une meilleure offre ferme de Dish d'ici une semaine, les actionnaires de Sprint devraient accepter l'offre révisée de SoftBank", explique-t-il dans une note.

Il a précisé que "le temps ne jouait pas en faveur de Sprint", qui doit rapidement mettre fin à la fuite de ses clients s'il veut redresser ses comptes.

En raison de l'annonce de la nouvelle offre de SoftBank, l'assemblée générale des actionnaires de Sprint qui doit se prononcer sur la transaction a été reportée du 12 au 25 juin.

Dish Networks, de son côté, offre de racheter la totalité de Sprint pour 25,5 milliards de dollars, à un prix par action d'environ sept dollars.

DISH ÉTUDIE SES OPTIONS

Dans un bref communiqué, Dish a dit qu'il allait "analyser l'offre révisée de SoftBank à l'aune de ses options stratégiques", ajoutant qu'il était toujours convaincu de la valeur de Sprint.

Un personne proche du groupe de télévision, qui a exhorté les régulateurs américains à privilégier son offre au nom de la sécurité nationale des Etats-Unis, a prédit qu'il ne renoncerait pas malgré la nouvelle offre de SoftBank.

"(Cette dernière) ne représente pas une amélioration très significative en termes de valeur pour les actionnaires de Sprint", a-t-elle dit sous le sceau de l'anonymat.

Charlie Ergen, le président de Dish, a dit le mois dernier que le groupe pourrait conclure une alliance avec un autre investisseurs pour mettre la main sur Sprint, ou vendre des actifs non stratégiques pour financer son offre.

Un actionnaire important de Sprint a déclaré de son côté qu'il attendait la réaction de Dish avant de prendre une décision.

Il y a trois semaines, SoftBank avait autorisé Sprint à étudier l'offre de Dish, ce qui a conduit l'opérateur télécoms à mettre sur pied un comité d'évaluation ad hoc.

Sprint a dit lundi que ce comité était parvenu à la conclusion unanime que le projet de Dish ne "devrait vraisemblablement pas de traduire par une 'offre supérieure'".

Dish a jusqu'au 18 juin pour présenter une offre définitive.

À la Bourse de Tokyo, après avoir gagné près de 2% juste après l'annonce de la nouvelle offre, l'action SoftBank, qui avait bondi de 9,5% lundi, a terminé en repli de 0,36%.

Benoît Van Overstraeten et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand

par Mari Saito et Sinead Carew