Sur la période juillet-septembre, deuxième trimestre de l'exercice 2018-2019, son bénéfice s'est établi à 705,7 milliards de yens (5,5 milliards d'euros) contre 395,6 milliards il y a un an. Le résultat du deuxième trimestre 2017-2018 avait toutefois été calculé selon d'autres normes comptables.

Le fonds Vision de SoftBank, le plus grand fonds d'investissement technologique au monde avec une dotation de 93 milliards de dollars (81,6 milliards d'euros), est financé pour moitié par l'Arabie saoudite.

Les acteurs du marché s'interrogent toutefois sur la pertinence des liens entre SoftBank et l'Arabie saoudite depuis la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi début octobre.

Jamal Khashoggi, journaliste au Washington Post qui ne ménageait pas ses critiques envers le gouvernement saoudien et son dirigeant de fait, le prince héritier Mohamed ben Salman (MBS), a été tué à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, le 2 octobre.

Les autorités saoudiennes ont reconnu que le journaliste, qui s'était exilé aux Etats-Unis, avait été victime de meurtre avec préméditation, revenant sur leurs déclarations antérieures, à savoir qu'il était mort au cours d'une altercation.

Sur le seul mois d'octobre, le titre SoftBank a chuté de plus de 21% contre un repli de 9% pour le Nikkei 225, indice phare de la Bourse de Tokyo. Depuis le début de l'année, la valeur est en baisse de 1,9% contre un recul de 3,8% pour le Nikkei 225.

IPO DE LA DIVISION MOBILE

S'exprimant publiquement pour la première fois depuis la mort de Jamal Khashoggi, le fondateur et directeur général de SoftBank Masayoshi Son a condamné ce meurtre tout en défendant les liens financiers de son groupe avec l'Arabie saoudite.

"C'est vrai qu'un incident horrible est survenu. Mais, d'un autre côté, nous avons également des responsabilités vis-à-vis du peuple saoudien et nous devons assumer ces responsabilités plutôt que de lui tourner le dos", a-t-il ajouté.

Masayoshi Sun a reconnu que le cas Khashoggi avait un impact sur les investissements de Vision Fund, tout en soulignant ne pas avoir eu connaissance de cas où des entreprises refusent des fonds venant de SoftBank en raison du partenariat du groupe avec l'Arabie saoudite.

Il a également jugé prématuré de lancer un deuxième fonds Vision. Le premier a notamment investi dans le géant des VTC Uber Technologies, dans WeWork Cos et dans le fabricant de puces Nvidia.

Au-delà de ce fonds, SoftBank et l'Arabie saoudite ont annoncé en mars qu'ils projetaient de construire la plus grande ferme solaire du monde. Ryad a aussi nommé Masayoshi Son conseiller pour son projet de ville futuriste high-tech Neom et a annoncé en octobre 2017 qu'il envisageait de vendre une part importante de la compagnie Saudi Electricity à Vision.

Les résultats de SoftBank interviennent peu de temps avant la mise sur le marché programmée du pôle téléphonie mobile du groupe, qui pourrait être, en valeur, la plus importante émission de titres jamais réalisée via une IPO.

Masayoshi Son a déclaré que cette opération suivait son cours et qu'elle fournirait des fonds, une levée de 3.000 milliards de yens (plus de 23 milliards d'euros) ayant été évoquée.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Makiko Yamazaki

Valeurs citées dans l'article : Nikkei 225, NVIDIA Corporation, SoftBank Group Corp