Publicis (PUB.FR) a annoncé jeudi une dépréciation de 1,44 milliard d'euros sur ses comptes 2016 en raison des difficultés de ses activités numériques, signe que le groupe publicitaire peine à réaliser la stratégie de repositionnement lancée par son patron emblématique, Maurice Lévy, bientôt sur le départ.

"Les actifs de Publicis.Sapient, dont la valeur des goodwill et actifs incorporels s'élève à 4,9 milliards d'euros, ont fait l'objet d'une analyse poussée en raison des sous-performances réalisées au sein de cet ensemble, en particulier au second semestre 2016", a expliqué le groupe dans un communiqué.

"Les nouvelles projections prennent en compte une croissance plus forte qu'escompté sur le segment 'business transformation' mais en revanche un ralentissement plus rapide de ses autres segments numériques, ce qui pèse sur la croissance prévue de l'ensemble sur les proches années à venir", a ajouté Publicis.

La majorité de la dépréciation provient d'objectifs de croissance plus faibles pour Sapient, le spécialiste du marketing numérique que Publicis a acquis pour 3,7 milliards de dollars en 2015. Avec ce rachat, le groupe publicitaire espérait accélérer sa transformation vers les technologies numériques après l'échec de la fusion avec Omnicom.

Lors d'une conférence avec les journalistes, Maurice Lévy a indiqué que Sapient n'atteindrait pas ses objectifs "très agressifs" de croissance. Publicis visait pour Sapient une croissance organique supérieure à celle de 7% enregistrée l'an dernier.

"Nous avions un plan de développement qui était probablement trop ambitieux", a reconnu Maurice Lévy.

La dépréciation d'actifs inclut également une réduction de la valeur d'acquisition de Razorfish acquis par Publicis en 2009. Le pôle numérique Publicis.Sapient a "pris du retard dans l'intégration des acquisitions historiques, en particulier de Razorfish", a indiqué le groupe.

Cette perte de valeur comptable a conduit à une perte nette de 527 millions d'euros pour Publicis en 2016. Le groupe a par ailleurs connu une fin d'année très difficile, marquée par la perte de budgets et de certains projets numériques chez Razorfish.

Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires a ainsi reculé de 2,5% en données organiques, plombé par un recul de 6,9% de l'activité en Amétique du Nord. Sur l'ensemble de 2016, la croissance organique ressort à seulement 0,7%.

"Le premier semestre de 2017 subira encore l'impact de certaines pertes de budgets et des difficultés de Razorfish, mais les effets s'estomperont progressivement avec la montée en charge des gains de budgets", a indiqué Publicis.

Malgré ces difficultés, le groupe a confirmé ses objectifs financiers pour 2018, même si Maurice Lévy a reconnu que ce serait plus difficile de les atteindre.

-Blandine Hénault et Nick Kostov, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com ed: VLV