PARIS (Agefi-Dow Jones)--Accusé par un actionnaire de manquer de transparence sur ses résultats financiers, Publicis (>> Publicis Groupe) s'est défendu mercredi de toute irrégularité dans la comptabilisation d'un gain de 130 millions d'euros lié au règlement d'un litige avec son fournisseur SAP en 2014.

Le groupe publicitaire était interpellé sur le sujet à l'occasion de son assemblée générale annuelle par la société de conseil Gouvernance en action, qui dénonçait dans des questions écrites la comptabilisation de ce règlement exceptionnel dans le résultat opérationnel des exercices 2014, 2015 et 2016.

Dans un communiqué publié avant l'assemblée générale, Gouvernance en action pointait notamment "une communication financière trompeuse et peu transparente" induisant en erreur le marché quant à la réalité des performances opérationnelles du groupe.

"La comptabilisation a été faite en application des normes IFRS et validée tant par le comité d'audit que par les commissaires aux comptes", a rétorqué Maurice Lévy devant les actionnaires réunis au siège du groupe à Paris.

La somme obtenue a permis de compenser les coûts opérationnels du projet avec SAP, qui portait sur la mise en place d'un système de gestion intégré et qui a été soldé par ce litige compte tenu des retards rencontrés, a expliqué le dirigeant.

Le montant du règlement n'était pas suffisamment "matériel" pour être mentionné dans le rapport annuel 2014, a également indiqué Maurice Lévy à l'agence Agefi-Dow Jones à l'issue de l'assemblée générale.

La publication des résultats financiers 2014, jugés supérieurs aux attentes par les analystes, avait fait progresser le cours du titre Publicis quelques semaines avant le rachat par le groupe de 2,4 millions d'actions auprès de son principal actionnaire, la famille Badinter, pour 175,8 millions d'euros, pointait également Gouvernance en Action.

"Les réponses langue de bois de Publicis n'apportent pas la transparence souhaitée", a réagi le gérant du cabinet de conseil, Fabrice Rémon, joint par téléphone après l'assemblée générale. Le groupe a pour sa part mis en ligne sur son site Internet les réponses détaillées apportées aux questions écrites de ses actionnaires.

Saisie du dossier, l'Autorité des marchés financiers (AMF) n'a pas souhaité apporter de commentaire sur le sujet.

Autre point contesté par certains actionnaires, la rémunération brute annuelle de 2,8 millions d'euros de Maurice Lévy dans ses nouvelles fonctions de président du conseil de surveillance a été validée à une courte majorité lors de l'assemblée générale de mercredi.

La résolution réunissant la nomination du dirigeant au conseil et sa rémunération a été ratifiée à 60,7%, recueillant 37,4% de votes défavorables.

-Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH

Site Internet: http://newsflash.publicisgroupe.net/uploadedDocs/FRQEGouvernanceenaction.pdf

Valeurs citées dans l'article : Publicis Groupe