Régulièrement critiqué par les investisseurs pour être organisé en une constellation d'agences, le numéro trois mondial de la publicité a ainsi décidé de créer des équipes dédiées aux grands comptes autour d'un responsable appelé "chief client officer".

Ce dernier "sera responsable de la totalité des services et compétences mis à disposition du client, quels que soient la discipline ou le pays", explique Publicis dans un communiqué. "Les équipes dédiées seront physiquement réunies en un même lieu à chaque fois que cela sera possible."

"Les clients attendent ce qu'on appelle du 'more for less' (avoir plus pour moins cher, ndlr). Et nous devons nous organiser pour délivrer du 'more with less' donner plus mais avec moins, ndlr)", a expliqué Maurice Lévy, le président du directoire de Publicis, dans une interview à Reuters.

"Il faut qu'on réussisse à se réorganiser, à se discipliner, à changer nos méthodes de travail et à simplifier notre mode de fonctionnement de manière à ce qu'on puisse avoir une rencontre entre ce dont les clients ont besoin et ce que nous devons fournir", a-t-il ajouté.

Le groupe français, qui a bouclé en début d'année le rachat de l'américain Sapient, explique aussi qu'il s'organise autour de quatre grands pôles opérationnels, Publicis Communications, Publicis Media, Publicis.Sapient pour le numérique et enfin Publicis Healthcare pour le secteur de la santé et de la pharmacie.

Chacun de ces pôles sera placé sous la responsabilité d'un directeur général.

"En rassemblant les entités, on réussit à avoir une masse critique qui nous permet d'attirer les meilleurs talents, de mieux servir les clients et d'inventer un modèle de fonctionnement cohérent avec les besoins des clients", souligne Maurice Lévy.

Cette nouvelle organisation, qui sera effective le 2 janvier, fait émerger quatre dirigeants de pôles opérationnels aux pouvoirs importants, susceptibles de faire figure de candidats potentiels pour succéder à Maurice Lévy, dont le mandat de président du directoire prendra fin en 2017.

"Si vous écrivez que vous avez le sentiment que ceci représente un peu la short list, c'est possible. Je pense que personne ne vous démentira", a répondu Maurice Lévy en réponse à une question sur la préparation de sa succession à la tête de Publicis.

EN QUÊTE D'UN NOUVEAU SOUFFLE

Secoué par l'échec de son projet de mariage avec l'américain Omnicom, qui aurait donné naissance au nouveau numéro un mondial de la publicité, Publicis cherchait depuis plus d'un an à se réinventer.

Le groupe a ainsi élargi son directoire à l'automne 2014 et élargi sa palette d'activités en intégrant le conseil, la technologie et le e-commerce grâce à l'acquisition de Sapient.

Avec cette réorganisation, il répond aussi aux critiques récurrentes sur ses difficultés à intégrer ‎ses acquisitions.

Certains estimaient ainsi que Publicis, comme son grand rival WPP, était devenu davantage une holding financière qu'un grand groupe publicitaire intégré.

"Même si nous avons moins d'entités que les autres, il est vrai qu'on en a trop", a reconnu mercredi Maurice Lévy. "Et même si nous ne sommes pas les plus critiquables, cette réorganisation répond à cette critique."

Publicis emboîte le pas de l'outsider français Havas, qui a également cherché à abattre les cloisons entre ses équipes. 

Cette stratégie, dénommée "Global Village" a aidé Havas à briller dans le secteur au cours des derniers trimestres, quand Publicis a enregistré des performances en demi-teinte. et

(Edité par Dominique Rodriguez et Marc Angrand)

par Gwénaëlle Barzic et Matthieu Protard

Valeurs citées dans l'article : HAVAS, PUBLICIS GROUPE, Omnicom Group Inc., WPP PLC
Valeurs citées dans l'article : HAVAS, PUBLICIS GROUPE, Omnicom Group Inc., WPP PLC