* L'ex-maire de New York déçu par la campagne de Clinton

* Bloomberg pourrait se décider en mars

* Les primaires républicaines et démocrates débutent le 1er février (Actualisé avec source propre à Reuters, contexte, sondage)

par Dustin Volz et Steve Holland

NEW YORK, 23 janvier (Reuters) - L'ancien maire de New York Michael Bloomberg a dit à ses conseillers de s'organiser en vue d'une campagne électorale indépendante pour la présidentielle de novembre prochain aux Etats-Unis, a déclaré samedi à Reuters une source informée de ses projets, confirmant des révélations du New York Times.

Le milliardaire, fondateur de l'agence de données financières Bloomberg, s'est donné jusqu'à début mars pour entrer dans la course, précise le New York Times qui ajoute qu'il a commandé un sondage pour évaluer son score face à Hillary Clinton et Donald Trump, en tête des intentions de vote en vue des primaires démocrates et républicaines.

A 73 ans, Bloomberg, proche de Wall Street et "libéral" sur les questions de société -- il est un fervent partisan d'un contrôle sur les armes à feu --, estime qu'il peut y avoir une fenêtre d'opportunité pour sa candidature en fonction de l'issue des primaires des deux partis traditionnels.

Il serait prêt à consacrer au moins un milliard de dollars (plus de 900 millions d'euros) sur sa fortune personnelle pour se lancer dans la course à la Maison blanche.

Aucun candidat indépendant n'a jamais remporté une élection présidentielle aux Etats-Unis. Mais Bloomberg considère qu'une victoire de Trump ou du sénateur texan Ted Cruz dans la primaire républicaine, associée à un succès, dans la primaire démocrate, du sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui se décrit lui-même comme "démocrate socialiste", lui ouvriraient un chemin vers Washington.

Maire de New York pendant trois mandats de 2002 à 2013, le milliardaire caresse depuis longtemps l'idée présidentielle. Un temps républicain, il est devenu indépendant en 2007. Il a beaucoup investi ces dernières années dans des campagnes visant à durcir la législation sur les armes ou à réformer l'immigration.

Cité par le NY Times, un de ses conseillers, anonyme, explique que Bloomberg pense que les électeurs souhaitent une "vision sans idéologie, bipartisane et axée sur une culture du résultat" qui, ajoute-t-il, fait défaut tant dans le camp démocrate que dans le camp républicain.

D'après la source contactée par l'agence Reuters, il serait particulièrement déçu par la campagne d'Hillary Clinton. Et la remontée de Sanders dans les sondages, à un peu plus d'une semaine des caucus de l'Iowa qui lanceront le 1er février prochain la longue course des primaires, le préoccupe tout particulièrement, ajoute cette source.

Un institut de sondage, Morning Consult, a testé l'hypothèse Bloomberg auprès de 4.060 électeurs inscrits, interrogés entre les 14 et 17 janvier. Les résultats soulignent l'ampleur de la tâche qui l'attendrait s'il officialisait sa candidature: il est crédité de 13% des intentions de vote contre 37% pour Trump et 36% pour Clinton.

En 1992, un autre milliardaire venu du monde des affaires, Ross Perot, avait tenté sa chance en indépendant. Le Texan avait obtenu environ 19% des voix. Et les politologues estiment que sa candidature avait contribué à la défaite du président sortant, le républicain George H. Bush, battu par Bill Clinton. (Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)