LONDRES - La police britannique a révélé hier les identités de deux des trois auteurs de l'attaque commise samedi dans le centre de Londres, dont l'un était connu des services de sécurité mais ne faisait pas l'objet d'une surveillance particulière.

Dans le contexte pré-électoral, l'information pourrait alimenter la controverse sur les réductions d'effectifs dans la police mises en oeuvre lorsque la Première ministre, Theresa May, dirigeait le ministère de l'Intérieur, entre 2010 et 2016.

Dans la journée, le chef de file du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, en net regain dans les intentions de vote à trois jours du scrutin de jeudi, a appelé à sa démission.

Après l'attentat de Manchester, le 22 mai dernier, la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd, avait expliqué que 3.000 noms se trouvaient sur une liste prioritaire de personnes surveillées par les services de sécurité, auxquels s'ajoutent 20.000 individus "périphériques".

Khuram Shazad Butt, qui était âgé de 27 ans, faisait donc partie de cette seconde liste. Ce ressortissant britannique né au Pakistan était connu des services de police et du MI5, le renseignement intérieur, mais aucun élément ne présageait sa participation à un projet d'attaque, a précisé la Metropolitan Police dans un communiqué.

Le second assaillant identifié, Rachid Redouane, 30 ans, se présentait comme étant d'origine marocaine et libyenne. Il se servait aussi d'une autre identité, sous le nom de Rachid Elkhdar, avec une date de naissance différente. Lui était inconnu des autorités.

"Des investigations se poursuivent pour confirmer l'identité de leur complice", ajoute la police dans un communiqué.

Hier soir, des milliers de Londoniens se sont rassemblés sur les bords de la Tamise pour une veillée en hommage aux victimes de l'attaque.

La cérémonie s'est déroulée à quelques centaines de mètres du quartier où sept personnes ont été tuées samedi soir et 48 autres blessées. Le maire travailliste de la ville, Sadiq Khan, a condamné la lâcheté des extrémistes islamistes - l'attentat a été revendiqué par l'Etat islamique - et promis que sa ville ferait face, rejetant la division.

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LE CAIRE - L'organisation Etat islamique a revendiqué hier soir une prise d'otage qui s'est produite dans la journée à Melbourne et s'est soldée par la mort du ravisseur, abattu par la police.

La police australienne a indiqué peu après traiter cet incident comme un "acte terroriste". Elle s'intéresse notamment à un coup de téléphone passé à la rédaction d'une chaîne de télévision locale pendant la prise d'otage par un homme disant être membre de l'EI.

Le groupe djihadiste a diffusé sa revendication par le biais d'un de ses organes de communication, l'agence Amaq, selon laquelle le ravisseur a "répondu à son appel de cibler les sujets des Etats de la coalition".

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DUBAI - L'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rompu hier leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de promouvoir le terrorisme, ce qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent depuis plusieurs années entre grandes puissances du monde arabe.

L'Iran chiite, ennemi juré de Ryad qui est aussi l'une des principales cibles de l'initiative, l'a immédiatement imputée au président américain. Donald Trump s'est rendu fin mai en Arabie saoudite.

La crise menace le prestige international du Qatar, où se trouve une importante base de l'armée américaine et qui doit organiser la Coupe du monde de football en 2022.

"Il y a du changement dans l'équilibre des pouvoirs dans le Golfe à cause de la nouvelle présidence : Trump est très hostile à l'islam politique et à l'Iran", souligne Jean-Marc Rickli, membre du Geneva Centre for Security Policy. "Il (Trump) est totalement en accord avec Abou Dhabi et Ryad, qui ne veulent pas de compromis, ni avec l'Iran ni avec l'islam politique professé par les Frères musulmans", ajoute-t-il.

Les pays du Golfe et l'Egypte reprochent de longue date au Qatar de soutenir les Frères musulmans et des organisations proches de Téhéran dans la province saoudienne de Katif, à dominante chiite, et à Bahreïn.

Le Yémen, le gouvernement libyen exilé dans l'est du pays et les Maldives ont également annoncé la rupture de leurs relations avec l'émirat. Le Qatar a en outre été exclu de la coalition engagée militairement au Yémen.

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WASHINGTON - Donald Trump n'invoquera pas la clause du privilège de l'exécutif pour empêcher l'ancien directeur du FBI de témoigner jeudi devant le Congrès, a annoncé hier la Maison blanche.

"Afin de faciliter un examen rapide et approfondi des faits que recherche la commission du Renseignement du Sénat, le président Trump ne fera pas valoir le privilège de l'exécutif concernant la déposition prévue de James Comey", a déclaré la porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, à la presse.

La constitution autorise le président des Etats-Unis à invoquer cette clause de l'"executive privilege" pour interdire à des employés fédéraux de divulguer des informations.

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WASHINGTON - L'ancien maire de New York Michael Bloomberg a remis hier aux Nations unies une déclaration recensant les plus de 1.000 entités américaines, administrations régionales ou entreprises, qui se sont engagées à respecter les objectifs de l'accord de Paris sur le climat en dépit de son abandon par Donald Trump.

Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour les Villes et le Changement climatique, a remis cette déclaration au secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, et à Patricia Espinosa, directrice exécutive de la Convention-cadre de l'Onu sur les changements climatiques (CNUCC).

"Aujourd'hui, au nom d'une coalition sans précédent de villes, d'Etats, d'entreprises et d'autres entités des Etats-Unis, j'informe les Nations unies et la communauté mondiale que la société américaine reste engagée dans la poursuite des réductions d'émissions (de gaz à effet de serre) que nous avons promis de mettre en oeuvre à Paris en 2015", écrit-il dans cette déclaration appelée "We Are Still In" (Nous sommes toujours là).

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ROME - La France et l'Italie sont convenues de trouver rapidement une solution dans les discussions concernant l'acquisition par le groupe italien Fincantieri auprès de STX Europe d'une part majoritaire du capital de STX France, propriétaire des chantiers navals de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, a annoncé le ministre italien de l'Economie Pier Carlo Padoan.

Le sujet a été abordé à l'occasion de la visite à Rome du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire. Le président français Emmanuel Macron a fait part la semaine dernière de sa volonté de revoir les équilibres de principe conclus en avril par le précédent gouvernement pour la future structure actionnariale des chantiers navals.

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PARIS - Emmanuel Macron et son homologue comorien Assoumani Azali ont appelé à "l'apaisement et à la confiance mutuelle" et à un renforcement de la coopération entre les deux pays, après les propos polémiques du chef de l'Etat français sur les "kwassa-kwassa", a-t-on indiqué hier à l'Elysée.

Les propos d'Emmanuel Macron, qui avait plaisanté jeudi dernier en Bretagne sur les "kwassa-kwassa" - des embarcations régulièrement utilisées par des migrants des Comores pour rejoindre Mayotte, le département français voisin - avaient provoqué un froid diplomatique avec Moroni.

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PARIS - Le gouvernement a démenti être à l'origine d'un document publié ce matin par Le Parisien et présenté comme un avant-projet de la réforme du marché du travail que l'exécutif compte boucler avant la fin de l'été.

"Le document publié par le Parisien de ce jour n'émane pas du gouvernement", indique le ministère du Travail dans un communiqué, en rappelant que Muriel Pénicaud "adressera comme prévu (aux partenaires sociaux) un programme de travail ce mardi en fin de journée qui servira de base à la concertation qui aura lieu durant les prochaines semaines."

Mais à six jours du premier tour des législatives, les réactions ne se sont pas faites attendre. Jean-Luc Mélenchon a appelé Emmanuel Macron et Edouard Philippe à préciser leurs intentions avant les législatives. "Ce n'est pas loyal, si nous allons à une élection sans savoir sur quoi on vote, alors que vous, vous le savez", a-t-il déclaré à la presse à Toulouse.

D'après Le Parisien, ce document précise les projets de l'exécutif, alors qu'Emmanuel Macron avait affiché pendant la campagne présidentielle sa volonté d'accroître la portée des accords d'entreprise, plafonner les indemnités prud'homales et modifier - voire fusionner - les instances représentatives du personnel.

Concrètement, ce texte indique par exemple que les dispositions des contrats de travail (CDI et CDD), comme les modalités de licenciement - préavis, indemnités, motifs - ou encore le nombre de renouvellement des CDD, pourraient être renvoyées à l'accord d'entreprise.

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PARIS - Les candidats de La République en Marche (LREM), le mouvement d'Emmanuel Macron, sont arrivés en tête du premier tour des élections législatives dans 10 des 11 circonscriptions des Français de l'étranger, selon les résultats détaillés publiés hier soir par le ministère des Affaires étrangères.

Le premier tour des élections législatives qui se déroulait samedi dans les deux premières circonscriptions des Français de l'étranger (sur le continent américain) et dimanche dans les neuf autres, avec une semaine d'avance sur la métropole, a été marqué par une très faible participation, de 19,1% selon les données diffusées par le Quai d'Orsay.

La seule circonscription des Français de l'étranger échappant à cette vague LREM est la neuvième, qui couvre notamment les pays du Maghreb.