(Actualisé avec les soutiens de Klobuchar et O'Rourke, déclaration de Sanders, éléments supplémentaires)

par Trevor Hunnicutt

DALLAS, Texas, 3 mars (Reuters) - Pete Buttigieg et Amy Klobuchar ont apporté lundi leur soutien à la candidature de Joe Biden pour l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine aux Etats-Unis, à la veille du "Super Tuesday" crucial pour désigner l'adversaire de Donald Trump pour le scrutin du 3 novembre prochain.

Les anciens prétendants à l'investiture du Parti démocrate se rassemblent derrière Joe Biden dans l'optique de renforcer sa candidature face au sénateur socialiste Bernie Sanders, actuel favori dont beaucoup de démocrates centristes craignent qu'il ne soit pas en mesure de battre Donald Trump en novembre.

Buttigieg a apporté son soutien à l'ancien vice-président de Barack Obama lors d'une apparition conjointe emplie d'émotion dans un restaurant de Dallas, tandis que Klobuchar a livré un discours de ralliement lors d'un meeting dans la ville texane.

"Joe Biden a dédié sa vie à la lutte pour le peuple. Pas aux riches et aux puissants, mais aux mères de famille, agriculteurs, rêveurs, vétérans. Il peut rassembler notre pays", a déclaré la sénatrice du Minnesota, officialisant son retrait de la course à l'investiture, avant d'appeler Biden à l'estrade.

Plus tôt, Pete Buttigieg, qui fut le premier prétendant à la Maison blanche ouvertement homosexuel et le plus jeune candidat à l'investiture, s'est dit "ravi de soutenir Joe Biden".

"C'est quelqu'un d'une bonté et d'une empathie extraordinaire", a dit l'ancien maire de South Bend dans l'Indiana, 38 ans, à propos de Biden, 77 ans.

Buttigieg, en tête des caucus de l'Iowa, a mis fin dimanche à sa campagne après un résultat décevant en Caroline du Sud, quatrième étape des primaires.

Joe Biden, qui s'est relancé en remportant largement samedi la primaire de Caroline du Sud grâce au soutien de l'électorat afro-américain, a aussi reçu le soutien lundi de Beto O'Rourke, un autre ancien candidat à l'investiture démocrate.

Il apparaît en position de force face à Bernie Sanders au moment d'aborder ce mardi le "Super Tuesday", pendant lequel seront élus environ 40% des délégués à travers 14 Etats.

DYNAMIQUE

Biden doit cependant aussi faire face à Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York dont le nom apparaîtra pour la première fois mardi sur les bulletins de vote.

Le milliardaire, entré tardivement dans la course à l'investiture démocrate, a fait le pari que les 500 millions de dollars investis dans sa campagne, notamment pour la diffusion de publicités télévisées, lui permettront de combler son absence lors des quatre premières étapes des primaires.

Michael Bloomberg et Joe Biden ont émergé au fil de la campagne comme les candidats privilégiés de l'électorat démocrate modéré, tandis que Bernie Sanders a éclipsé Elizabeth Warren dans l'aile progressiste du parti.

S'exprimant lors d'un meeting dans le Minnesota, bastion d'Amy Klobuchar, Bernie Sanders s'est montré courtois à l'égard de ses deux anciens rivaux, saluant le travail de Klobuchar et décrivant comme historique la candidature de Pete Buttigieg.

"Ce soir je veux ouvrir la porte aux partisans d'Amy, aux partisans de Pete", a dit Sanders après que ses anciens rivaux ont officialisé leur soutien à Biden. "Je sais qu'il y a des divergences politiques mais je sais aussi que pratiquement tous leurs partisans comprennent que nous devons avancer vers un gouvernement qui croit en la justice et non en la cupidité".

Ralentir la dynamique de Sanders ne sera pas chose aisée, et son directeur de campagne a nuancé les efforts des modérés destinés à présenter un front uni face au sénateur socialiste.

"L'establishment est nerveux, pas parce qu'il (Sanders) ne peut pas battre Trump, mais parce qu'il le fera", a déclaré Faiz Shakir. "Et quand nous le ferons, le Parti démocrate reviendra le parti de la classe ouvrière".

Il est pour l'heure difficile de déterminer quel candidat devrait bénéficier dans l'immédiat des retraits de Buttigieg et Klobuchar. Une enquête réalisée par Morning Consult du 23 au 27 février, avant le retrait de Buttigieg, montrait que 21% des partisans de Buttigieg faisaient de Sanders leur deuxième choix, contre 19% pour Biden et 17% pour Bloomberg.

Les électeurs démocrates sont appelés à se prononcer mardi dans les Etats de Californie, Texas, Virginie, Massachusetts, Tennessee, Alabama, Arkansas, Oklahoma, Minnesota, Vermont, Colorado, Utah, Caroline du Nord et Maine. (avec Sharon Bernstein à Sacramento et Jarret Renshaw à Philadelphie; version française Jean Terzian)