(Reuters) - Thomson Reuters, a relevé mardi sa prévision de chiffre d'affaires pour 2021 pour la troisième fois cette année, après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre de son exercice, grâce à la reprise de l'économie mondiale.

"Nous avons vu des signes d'activité assez positifs dans nos segments clés, dans toutes les parties de nos activités", a déclaré le directeur général Steve Hasker dans une interview.

"2021 a été dans la partie supérieure de nos attentes en terme de retour à une activité économique solide, sinon saine", a-t-il ajouté.

Le titre Thomson Reuters a pris environ 3% à la Bourse de Toronto et à la Bourse de New York.

Thomson Reuters, qui contrôle l'agence de presse Reuters News, s'attend désormais à une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 4,5 et 5,0% pour l'ensemble de l'année, contre une prévision précédente de 4,0 à 4,5%.

Son chiffre d'affaires trimestriel a grimpé de 6% à 1,53 milliard de dollars (1,32 milliard d'euros), à comparer à une estimation de 1,5 milliard de dollars.

Le BPA ajusté du groupe, en hausse de 18%, à 46 cents, a dépassé l'estimation moyenne des analystes de 38 cents, selon Refinitiv.

Quatre des cinq divisions de Thomson Reuters - Legal Professionals, Tax & Accounting Professionals, Corporates et Reuters News - ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 6% à taux de change constant, cette dernière ayant bénéficié d'un accroissement de ses activités avec les clients médias et d'une hausse de 60% de son activité événementielle, qui avait été précédemment affectée par la pandémie.

Reuters News tire plus de la moitié de ses revenus de la fourniture d'informations à Refinitiv, une société de données issue de Thomson Reuters et appartenant désormais à la Bourse de Londres (LSE).

Steve Hasker a déclaré voir des opportunités d'investissement dans trois domaines de Reuters News: l'activité dédiée à Refinitiv, l'offre multimédia (vidéos, photos, graphiques et informations) à destination des médias ainsi que le segment des informations professionnelles destinées notamment aux avocats et aux comptables.

Le bénéfice d'exploitation trimestriel du groupe, quant à lui, a chuté de 11% par rapport à l'année précédente en raison d'un effet de base défavorable, la société ayant alors bénéficié d'un avantage "significatif" lié à la réévaluation de warrants qu'elle détenait dans Refinitiv.

En janvier, le LSE a conclu son acquisition de Refinitiv pour 27 milliards de dollars. Thomson Reuters détient une participation minoritaire dans le LSE à la suite de cette opération, qui valait 7,1 milliards de dollars à la fin du mois d'octobre.

Thomson Reuters dispose toujours de 700 millions de dollars sur l'enveloppe de deux milliards allouée aux fusions et acquisitions, son directeur financier Michael Eastwood ayant toutefois indiqué que la société pouvait mobiliser bien plus.

"Compte tenu du temps écoulé et les performances de notre entreprise, nous avons une capacité largement supérieure à ces 700 millions de dollars", a déclaré Michael Eastwood dans une interview.

Thomson Reuters a lancé en octobre un fonds de capital-risque de 100 millions de dollars visant à investir dans des entreprises en phase de démarrage au service d'un public professionnel.

La société a également déclaré mardi avoir racheté 1, 1 milliard de dollars d'actions à la fin du mois d'octobre, dans le cadre d'un programme de rachat de 1, 2 milliard de dollars.

(Reportage Kenneth Li; version française Dagmarah Mackos, édité par Jean-Michel Bélot)

par Kenneth Li