Ryanair assure le transport de plus de 100 millions de passagers par an dont 40 millions à partir et à destination du Royaume-Uni. Son plus important centre d'activité est l'aéroport londonien de Stansted.

Michael O'Leary a indiqué que sa compagnie envisageait d'ouvrir un nouveau centre de formation à Stansted, créant quelque 450 emplois en Grande-Bretagne où ses investissements atteignent près de 1,3 milliard d'euros.

Lors d'une réception à laquelle participait le ministre britannique des Finances, George Osborne, Michael O'Leary a estimé qu'un risque pesait sur les emplois et les investissements si la Grande-Bretagne décidait de sortir de l'UE.

"Pour dire les choses simplement, si la Grande-Bretagne n'est pas membre de l'UE, ces investissements et ces emplois iront vers d'autres pays. C'est la raison pour laquelle Ryanair soutient fermement la campagne pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE", a-t-il dit.

Selon lui, si le Royaume-Uni quitte le bloc communautaire, il ne bénéficiera plus du traité "Ciel ouvert" et des tarifs aériens communs, ce qui provoquera une hausse du coût des vacances pour les Britanniques.

"Quitter l'Union européenne est un aller sans retour vers une Grande-Bretagne appauvrie", a déclaré pour sa part George Osborne. Lors de son intervention à l'aéroport de Stansted, le chancelier de l'Echiquier s'en est pris aux partisans du "Brexit" qui réclament que le Royaume-Uni quitte non seulement l'UE mais aussi son marché commun.

Une telle issue, a-t-il dit, représenterait un manque à gagner de l'ordre de 200 milliards de livres (environ 250 milliards d'euros) par an sur quinze ans pour les échanges commerciaux. Son effet sur les investissements étrangers dans l'économie britannique serait similaire, a-t-il ajouté.

Il a également reproché aux partisans du "Brexit" de voir une forme de complot dans les projections réalisées par des institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) sur les conséquences économiques d'un divorce entre la Grande-Bretagne et l'UE.

"L'argument économique ne fait aucun doute, a-t-il dit. Ce n'est pas un complot, ça s'appelle un consensus."

(Andy Bruce, Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)