Le numéro un européen du secteur en termes de passagers transportés a également annoncé que les fonctions de son directeur général Michael O'Leary évolueraient au cours des 12 prochains mois et qu'il dirigerait une nouvelle structure du groupe supervisant ses quatre filiales dans le cadre d'un nouveau mandat de cinq ans.

Michael O'Leary, 57 ans, dirige depuis 25 ans Ryanair et en septembre il avait déclaré ne pas avoir envie d'être lié pour cinq ans supplémentaires avec la compagnie irlandaise.

Le président David Bonderman, pour sa part, a l'intention de rester jusqu'à l'été 2020 et sera alors remplacé par Stan McCarthy, ancien patron du groupe agroalimentaire irlandais Kerry Group.

La nouvelle structure de Ryanair sera similaire à celle d'IAG, le propriétaire entre autres de British Airways et de Vueling. Elle sera composée de quatre filiales dirigées chacune par un directeur général et des équipes de direction en propre.

Michael O'Leary, dans ses nouvelles attributions, sera chargé de superviser l'efficacité, l'allocation des capitaux et des appareils entre les compagnies aériennes, ainsi que d'éventuelles petites acquisitions, le tout avec un salaire de base et un bonus amoindris.

Mark Simpson, analyste chez Goodbody, juge positif le nouveau mandat de cinq ans de Michael O'Leary, tandis que Stephen Furlong, de Davy Stockbrokers, estime qu'il y a peu de signes montrant qu'il a lâché du lest.

"Certaines activités vont clairement être gérées au niveau de chaque filiale, mais Michael O'Leary prend-il pour autant du recul? Pas vraiment et ce n'est pas prévu", a déclaré Stephen Furlong.

"TENDANCE STABLE"

Au troisième trimestre de son exercice fiscal 2018-2019, la hausse de 8% du nombre de passagers de Ryanair a été contrebalancée par une baisse moyenne de 6% des tarifs, et l'augmentation de 26% des revenus auxiliaires à 557 millions d'euros n'a pas suffi à compenser le renchérissement des coûts du kérosène et du personnel, a précisé le transporteur.

Ryanair avait dégagé sur la même période il y a un an un bénéfice de 106 millions d'euros.

Le groupe a réitéré sa prévision de bénéfice pour 2018-2019 de 1-1,1 milliard d'euros, soit une baisse de 31% par rapport à l'exercice précédent.

La compagnie aérienne avait annoncé le 18 janvier une deuxième révision à la baisse de son objectif de bénéfice annuel en trois mois pour l'exercice clos en mars 2019. Elle a de nouveau prévenu lundi ne pas exclure un nouvel abaissement en raison des incertitudes liées à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et s'est dite prête à racheter ses propres actions en cas de "Brexit dur".

Selon Ryanair, la récente baisse des cours du pétrole va apporter une bouffée d'air à ses concurrents déficitaires, tout en gonflant encore les surcapacités en Europe. Michaeal O'Leary voit une éventuelle baisse des capacités et une consolidation du secteur seulement dans un horizon de 12 à 18 mois.

La compagnie irlandaise, qui réalise l'essentiel de ses bénéfices en été, constate que les tarifs sont en baisse de 1% sur la période avril-septembre avec un peu moins d'un cinquième des réservations déjà effectuées.

Le groupe prévoit une tendance "stable à légèrement en baisse" pour l'exercice fiscal s'achevant en mars 2020 en cas de poursuite des surcapacités dans les court-courriers en Europe.

L'action Ryanair perdait 3,25% vers 11h20 GMT signant l'une des cinq plus fortes baisse de l'indice paneuropéen Stoxx 600 (-0,15%).

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Padraic Halpin