Cette plainte contre le premier transporteur aérien en termes de passagers a été déposée mardi par un fonds de pension d'Alabama, ce dernier voulant un obtenir un statut de recours collectif (class action) ainsi que des dédommagements pour les investisseurs qui ont acheté des titres Ryanair aux Etats-Unis - des American depositary shares (ADS) - entre le 30 mai 2017 et le 28 septembre 2018.

Entre ces deux dates, l'ADS Ryanair a perdu près de 11%. Et, entre la clôture du 28 septembre et le cours de ce mercredi en fin de séance à Wall Street, le titre a encore cédé 7,5%.

Ryanair peine à éteindre les revendications de son personnel depuis qu'elle s'est résolue en décembre dernier à reconnaître pour la première fois des syndicats. Le mois dernier, la compagnie a abaissé sa prévision de bénéfice annuel de 12% et prévenu que la situation pourrait encore empirer si des grèves continuaient de perturber son activité et ses réservations.,

Ryanair n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

Selon la plainte du fonds de pension, Ryanair a induit les investisseurs en erreur lors de ses communiqués de résultats et de ses conférences téléphoniques en évoquant la stabilité de ses relations sociales.

"Sans que les investisseurs aient été informés, la progression des bénéfices de l'entreprise a dès le départ était bâti sur un socle, non dévoilé et non tenable, d'exploitation des travailleurs et de roulements du personnel", lit-on dans la plainte.

"Le recul du prix de l'ADS Ryanair est le résultat direct de la révélation aux investisseurs et au marché de la nature et de l'ampleur de la fraude des accusés."

Dès lors qu'une action baisse de manière attendue aux yeux d'investisseurs, il est monnaie courante aux Etats-Unis de voir ces derniers attaquer en justice la société émettrice des titres qu'ils détiennent.

(Jonathan Stempel, Benoit Van Overstraeten pour le service français)