Air Berlin, numéro deux du secteur en Allemagne derrière Lufthansa, a déposé le bilan le 15 août à la suite de la décision de son principal actionnaire Etihad Airways de cesser tout soutien financier.

"En raison de la pression du calendrier, mieux vaut résoudre les problèmes ensemble avec d'autres candidats au rachat", estime Intro dans un communiqué.

Les acheteurs intéressés par des actifs d'Air Berlin ont jusqu'au 15 septembre pour soumettre leurs propositions et une décision pourrait être prise le 21 septembre, trois jours avant les élections législatives en Allemagne.

Hans Rudolf Wöhrl, qui s'est fait un nom dans le secteur en rachetant la compagnie allemande Deutsche BA à British Airways pour un euro en 2003, veut racheter Air Berlin en son entier et la conserver telle quelle plutôt que de la dépecer.

Mais il a refusé de signer un accord de confidentialité qui lui donnerait accès aux comptes d'Air Berlin, condition préalable à la présentation d'une offre formelle. Une telle démarche serait inadaptée parce que Wöhrl veut travailler avec l'un des autres candidats sur une offre commune, a précisé Intro.

Selon Intro, Lufthansa a refusé, au nom de motifs juridiques, d'avoir des discussions à ce stade, tout en ajoutant que Hans Rudolf Wöhrl avait reçu des signaux positifs d'autres candidats.

Lufthansa, qui a le soutien du gouvernement allemand pour reprendre l'essentiel d'Air Berlin, s'est refusé à tout commentaire.

Outre Lufthansa et Wöhrl, Condor, la compagnie aérienne de Thomas Cook et easyJet sont également intéressés par tout ou partie d'Air Berlin.

Niki Lauda, ex-champion de Formule 1, a de son côté laissé entendre qu'il serait intéressé par le rachat de Niki, dont il fut propriétaire, à Air Berlin.

Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair, a dénoncé mercredi une "conspiration" autour d'Air Berlin et affirmé qu'il ne soumettrait finalement pas d'offre pour des actifs de la compagnie allemande en voie de démantèlement.

Pour Michael O'Leary, la procédure de faillite manque de transparence et vise clairement à favoriser Lufthansa.

Thomas Winkelmann, président du directoire d'Air Berlin, a déclaré la semaine dernière qu'il voulait conclure l'opération d'ici la fin septembre. Il a également dit que la compagnie avait parlé avec plus de dix candidats au rachat d'une partie de ses actifs, ajoutant s'attendre à les répartir entre deux ou trois acheteurs.

La compagnie suscite notamment l'intérêt d'éventuels acquéreurs en raison de ses créneaux de décollage et d'atterrissage dans les aéroports de Düsseldorf, Berlin Tegel, Munich ou Hambourg.

Les avions d'Air Berlin continuent actuellement de voler grâce à un prêt de 150 millions d'euros débloqués par le gouvernement allemand.

(Maria Sheahan, avec la contribution de Peter Maushagen, Benoit Van Overstraeten pour le service français)