(Actualisé avec commentaires du groupe, contexte)

PARIS, 15 février (Reuters) - Stellantis a fait état d'un recul de sa marge opérationnelle en 2023 sous la pression des grèves aux Etats-Unis, mais a affiché un chiffre d'affaires, un bénéfice net et un flux de trésorerie industriel records grâce à la hausse des volumes de vente.

Le constructeur automobile a affiché une baisse de sa marge opérationnelle de 10% au deuxième semestre 2023, sous l'impact des grèves de six semaines aux Etats-Unis qui ont mis à l'arrêt ses opérations en Amérique du Nord, la géographie la plus profitable du groupe.

Ces grèves s'ajoutent à des perspectives compliquées pour les constructeurs automobiles mondiaux, la demande demeurant limitée pour les véhicules électriques alors que la concurrence chinoise s'intensifie, que les coûts sont toujours élevés, et que la géopolitique pèse.

Sur l'année 2023, la marge opérationnelle atteint 12,8%, contre 13,4% en 2022.

L'augmentation des ventes consolidées, qui ont progressé de 7% en 2023, ont néanmoins porté le chiffre d'affaire du groupe à un record de 189,5 milliards d'euros, contre 179,6 milliards d'euros un an plus tôt.

Le bénéfice net a également atteint un record, à 18,6 milliards d'euros, en hausse de 11% sur un an.

Le free cash flow industriel bondit de 19% et atteint à 12,9 milliards d'euros un plus haut historique.

Le groupe a indiqué qu'il proposerait un dividende de 1,55 euro par action sur ses bénéfices de 2023, en hausse d'environ 16% sur un an, et qu'il mettrait en oeuvre en 2024 un programme de rachat d'actions de 3 milliards d'euros.

"Le groupe renouvelle son engagement d'atteindre une marge opérationnelle courante minimum à deux chiffres pour 2024, ainsi qu'un free cash flow industriel positif malgré les incertitudes macroéconomiques", précise t-il dans un communiqué.

"Cela constitue notre engagement minimal, que nous prenons chaque année. Le chiffre intègre beaucoup de facteurs de soutien et de vents contraires, mais nous restons très attachés à ces perspectives", a déclaré la directrice financière Natalie Knight au cours d'une conférence de presse.

Natalie Knight a déclaré que l'impact des grèves sur les coûts serait similaire à ceux enregistrés par les concurrents, mais qu'à un niveau global, Stellantis pouvait compter sur sa capacité de fixation des prix en Amérique du Nord.

"L'impact pour nous sera donc certainement inférieur à celui de nos concurrents", a-t-elle déclaré.

Natalie Knight n'a pas fourni d'estimation sur l'impact de ces coûts plus élevés. (Reportage Giulio Piovaccari à Milan, avec Gilles Guillaume à Paris, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari