L'opération était dans les tuyaux depuis un certain temps déjà, mais cette fois c'est fait et bien fait. Naguib Sawiris, qui cherchait à céder ses activités dans les télécoms, a plutôt bien vendu sa participation majoritaire dans Orascom Telecom et celle de 100% dans Wind Italie. Il récupère 1,3 milliard d'euros en cash ainsi qu'une participation de 20% dans le nouveau VimpelCom, évaluée à 3,5 milliards. Sawiris, à travers son fonds Weather Investments, conserve toutefois ses filiales grecques, égyptiennes et nord-coréennes, exclues de l'opération.

Avec ces acquisitions, l'opérateur russe fait son entrée dans la cour des grands, parmi les 5 premiers mondiaux du secteur des télécoms, avec une capitalisation boursière de 17,5 milliards d'euros, 21,5 milliards de revenus et quelque 200 millions de clients (dont 174 millions dans le mobile, contre 132 millions pour Orange).

VimpelCom, détenu conjointement par l'opérateur norvégien Telenor et par le milliardaire Mikhaïl Fridman (Alfa) établit désormais sa présence sur trois continents (Europe, Asie et Afrique) et de nombreux pays émergents prometteurs.

Stratégiquement, l'opérateur russe a flairé la bonne soupe et coupé l'herbe sous le pied de ses homologues européens : en Afrique et en Asie, on attend une croissance moyenne annuelle du nombre d'abonnés mobiles de 7% et de 4% pour les revenus. Dans le même temps, les marchés des pays occidentaux devraient stagner.

Reste toutefois une incertitude : la position des autorités algériennes. Ces dernières réclament en effet des arriérés d'impôts à Djezzy, filiale algérienne d'Orascom qu'Alger voulait du coup nationaliser. Jusque-là, Naguib Sawiris n'avait pas cédé, mais la visite à Alger le 6 octobre du patron de VimpelCom et du président russe Medvedev devraient aplanir le différend...