L'opérateur norvégien Telenor, fort des 36% de droits de vote dans VimpelCom, a tout fait pour empêcher la fusion avec l'égyptien Orascom, présidé par le « pharaon des télécoms », Naguib Sawiris. La perspective de créer le cinquième opérateur mondial de téléphonie mobile, avec 174 millions d'abonnés et de clients, n'est pas en cause sur le principe, mais sur les détails.

La principale réserve de Telenor porte un nom : Djezzy, la très rentable filiale de téléphonie mobile algérienne d'Orascom. Cette dernière, que le gouvernement algérien souhaite à tout prix nationaliser, ne fait en effet pas partie, pour l'instant, du package de l'opération, au grand dam du norvégien. Car Orascom avec ou sans Djezzy, ce n'est pas du tout pareil ! « Nous maintenons que ce n'est pas une opération assez bonne, ni financièrement, ni stratégiquement », a ainsi déclaré un porte-parole de Telenor.

Le refus du norvégien de soutenir la fusion n'a toutefois pas été suffisant pour faire capoter l'opération, approuvée lors d'un conseil d'administration extraordinaire par six directeurs sur neuf. Manquaient évidemment à l'appel les trois administrateurs du groupe scandinave. Reste que l'absence de consensus n'est pas sans poser de problèmes, notamment s'agissant des liens entre actionnaires. Sur ce point, aucun accord n'a été trouvé.

Au final, la holding de Naguib Sawiris, Weather Investments, qui chapeaute l'empire Orascom mais aussi Wind, filiale italienne de téléphonie mobile, se marie avec le géant russe VimpelCom pour 6,6 milliards de dollars. « Ni la valeur ni les conditions de l'accord ne changeront », a déclaré Sawiris sur la chaine Al Arabiya. Cela a le mérite d'être clair !