Depuis plusieurs mois, le fisc algérien réclame pas moins de 596 millions de dollars à Orascom Télécom, coupable aux yeux d'Alger de n'avoir pas rapatrié les recettes de rooming issues de Djeezy, filiale locale d'Orascom. La Banque d'Algérie a alors décidé de bloquer tous les transferts opérés par Djeezy, dont les cartes à puce, indispensables à l'exercice de son activité d'opérateur télécom.

Orascom a alors tenté de se défaire de son holding du Caire, qui détient Orascom Télécom Algérie, pour le céder au groupe sud-africain MTN. Si le gouvernement algérien n'a aucun recours légal pour s'opposer à l'opération, il a déjà prévenu qu'il exercerait son droit de préemption sur la totalité des actions Djeezy. Si Alger met sa menace à exécution, la licence de Djeezy que rachèterait MTN ne sera pas renouvelée en 2016.

Sûr de son fait, le gouvernement algérien propose tout simplement de racheter Djeezy, au prix de 2,5 milliards de dollars. Or, Naguib Sawiris évalue la valeur de sa filiale à plus de 7 milliards de dollars, rendant l'issue des négociations sinon vaines, du moins très tendues.

Rattrapé par le fisc italien
D'autant qu'Orascom doit ferrailler avec d'autres soucis. Le gouvernement italien a lancé un contrôle fiscal sur l'opérateur transalpin Wind, une autre filiale d'Orascom. Wind est soupçonné de ne pas s'être acquitté d'une taxe de 12% sur les intérêts d'un prêt de 300 millions d'euros souscrit par Wind Spa Italie, puis dérouté vers Wind Acquisition Spa et Wind Finance Sa. Situées au Luxembourg, ces deux sociétés seraient des sociétés écrans, selon Rome.

Selon Reseaux-telecoms.net (15/07), Naguib Sawiris chercherait à s'adjoindre les services du cabinet Vitale pour se défendre. L'enjeu est de taille pour Orascom, le fisc lui réclamant 60 millions d'euros. Le groupe de Naguib Sawiris n'a fait aucun commentaire sur cette affaire.