Vice-présidente du groupe depuis mai dernier, Nayla Hayek, 59 ans, succède ainsi tout naturellement à son père, qui a succombé à une crise cardiaque dans son bureau. Ce n'est pas franchement une surprise, car elle « a été préparée à cette fonction au cours des dernières années et a une expérience de longue date au sein du conseil d'administration », précise un communiqué.

En outre, l'héritière a été active dans diverses fonctions opérationnelles au cours des dernières années. Elle dirigeait notamment les activités au Moyen-Orient et en Inde. C'est aussi elle qui a signé les accords avec le bijoutier américain Tiffany et avec Balmain.

Nayla a été préférée à son frère Nick, qui conserve son poste de directeur général du groupe, qu'il occupe depuis 2003, alors qu'il n'est entré au conseil d'administration de Swatch que cette année. Un indice, quand on sait que sa sœur y est entrée il y a 15 ans.

La nomination de Nayla Hayek au poste de présidente « montre que la famille continue de travailler ensemble ; son directeur continuera à être Nick et la famille continuera à être le principal actionnaire de Swatch », souligne Rene Webber, analyste chez Bank Vontobel. Le fils de Nayla, Marc, est d'ailleurs le responsable de la marque de luxe Blancpain et pourrait remplacer un jour son oncle Nick, selon un autre analyste, de Kepler Capital.

Le conseil n'a pas manqué de rendre hommage à Nicolas Hayek, fondateur du désormais numéro un mondial de l'horlogerie, et à « ses apports inestimables » de « pionnier visionnaire ». Alors en pleine déroute, il a sorti l'horlogerie suisse de l'ornière, en lançant des montres à bas prix, au design renouvelé et à la fabrication très simple.

En pleine crise, Swatch a en outre très bien résisté. Dans un de ses derniers discours, en mai dernier, Nicolas Hayek avait indiqué s'attendre pour cette année à un nouvel exercice « record », après un premier trimestre très satisfaisant.