Méconnu en France mais considéré comme un quasi héro dans son pays d'adoption, Nicolas Hayek est l'homme qui a sauvé l'horlogerie suisse il y a quarante ans.

Pour contrer l'arrivée des montres à quartz japonaises qui inondaient le marché européen à des prix défiants toute concurrence, cet octogénaire d'origine libanaise a inventé le concept de la deuxième montre, à une époque où celle-ci était l'objet d'une vie. En 1984, la Swatch était née.

À la fois élégante et solide, la marque Suisse est devenue un véritable phénomène de mode et a été vendue à plus de 400 millions d'exemplaires depuis sa création. Soit près de 45 000 pièces par jour.

Une reprise attendue en 2010
Avec 25% du marché mondial et un chiffre d'affaires 2008 proche des 6 milliards de francs suisses (4 milliards d'euros), Swatch Group est aujourd'hui le leader incontesté de l'horlogerie devant les Rolex, LVMH et autre Richemont.

À Berne il y a une semaine, Nicolas Hayek était écouté comme le messie. Il a profité du 25ème anniversaire du CSEM pour rappeler la nécessité d'avoir un réel esprit d'entreprise en ces temps de crise. Selon lui, seuls les « vainqueurs d'obstacles » réussiront à sortir les entreprises suisses des sentiers battus.

« Pour moi, les seuls obstacles insurmontables sont la mort et les impôts », a déclaré avec un humour teinté d'audace, le capitaine d'industrie, en présence de la Ministre de l'économie Doris Leuthard.

Quelques semaines plus tôt, le fondateur de Swatch annonçait que la Suisse pourrait sortir de la crise dès 2010, ajoutant que celle-ci était principalement le fait du surendettement et de la cupidité, « notamment celle des hedges funds, qui n'aspirent qu'à gagner de l'argent à court terme ».