Dans un entretien au quotidien helvétique L'Agefi (23/02), Nicolas Hayek déclare avoir connu « des sueurs froides pendant plusieurs semaines » à propos des avoirs de Swatch Group, dont une partie était gérée par UBS et Crédit Suisse (CS). Les deux banques suisses figurent parmi les plus lourdement touchées par la crise, avec plusieurs milliards de francs suisses d'actifs dépréciés.

« Si UBS et CS étaient parties en faillite, nous aurions perdu plusieurs milliards de francs en cash », a expliqué Nicolas Hayek précisant que Swatch Group aurait alors été incapable de payer ses factures et ses salaires.

« Nous avons décidé de sécuriser tout cela » a-t-il déclaré. Il a ainsi transféré les fonds logés chez UBS et CS dans des établissements plus sûrs, comme PostFinance ou la banque cantonale d'Argovie.

Le retour à l'âge de raison
Concernant la santé financière de Swatch Group, son président table sur un redressement de l'activité au second semestre. « Le creux de la vague horlogère pourrait être derrière nous », estime-t-il. Tout en concédant : « Nous nous attendons à un recul des ventes durant le premier semestre ».

« Si nos projections sont exactes, et en général elles le sont, nous pourrions revenir au niveau de 2006 ou 2007. C'est un peu le retour à l'âge de raison », ces exercices là s'étant soldés par des gains records. Interrogé sur d'éventuelles opportunités d'acquisitions à saisir, Nicolas Hayek tempère : « Pour l'instant, nous n'allons pas partir à l'attaque, ni chercher activement à acheter ».

Il écarte également toute répercussion sociale de la crise sur son groupe, refusant de licencier au profit d'économies « dans l'achat de matériel, qui représente entre 30% et 40% du chiffre d'affaires ».