Il y a quelques jours, Nicolas Hayek assurait que malgré le fort ralentissement des ventes du secteur, il n'y aurait chez Swatch « ni licenciement, ni recul des investissements ». Quitte à ne plus être « les chouchous de la Bourse ». Ce n'est pas le cas de tous les horlogers, contraints de réduire leurs effectifs pour s'adapter à la baisse de la production, à l'image de Raymond Weil, Maurice Lacroix, Ebel, ou encore Franck Muller. Nicolas Hayek va plus loin et prédit la disparition d'une cinquantaine de marques d'ici cinq ans.

L'entrepreneur libano-suisse juge que personne, dans l'industrie de l'horlogerie, n'a vu venir la crise démarrée en 2007. Pis, ajoute-t-il, personne n'a anticipé les besoins de crédit des détaillants. Or, ceux-ci sont aujourd'hui confrontés à la fermeture du robinet à crédit et ne peuvent acheter les stocks des fabricants. Néanmoins, en dépit de la baisse de 22% des exportations horlogères suisses sur les deux premiers mois de 2009, les montres de luxe, un créneau important pour Swatch Group, ont bien résisté, le recul ne s'établissant qu'à 6,6% sur un an (Trends.be, 20/04).

Retour des commandes des détaillants en mars
Le mois de mars suscite toutefois quelques espoirs : « les détaillants ont recommencé à commander correctement », assurait Nicolas Hayek il y a quelques jours (Les Echos, 30/03). Ajoutant : « Certains détaillants achètent plus, pareil ou de 15% à 20% de moins » que l'année précédente, une tendance qui confirmerait « une reprise ». « Nous avons de bonnes chances que la situation se stabilise et que la deuxième partie de l'année nous permette de récupérer une partie du retard que nous avons pris en janvier et février ».

En 2007, Swatch Group, dont le prestigieux portefeuille couvre l'entrée de gamme (montres Swatch), le moyen de gamme (Calvin Klein) et le luxe (Breguet), avait réalisé cette année là le plus important bénéfice de son histoire (démarrée en 1983), à plus d'un milliard de francs suisses. L'exercice suivant avait été plus délicat, la crise ayant fait chuter le bénéfice à 838 millions de francs (550 millions d'euros).