L'horloger suisse a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 3,9 milliards d'euros, et un résultat net en baisse de 17,4%, à 545 millions d'euros. Pour l'exercice en cours, « nous avons dans l'idée de faire mieux qu'en 2008, ce qui serait déjà pas mal, peut-être ferons-nous un peu moins, mais il n'y a pas de plan catastrophique », tempère l'entrepreneur libano-suisse.

Nicolas Hayek a même annoncé : « Pour une entreprise cotée en Bourse, en annonçant une chute de notre bénéfice, il aurait été logique de dire que nous supprimions 10% de nos effectifs pour faire remonter le cours de notre action. Mais cela ne marche pas comme ça chez nous. Il n'y aura pas de recul de l'investissement, ni de licenciements chez Swatch ».

Sur les deux premiers mois de 2009, les ventes mondiales de Swatch baissent toutefois de 4%, mais elles progressent de 2 ou 3% hors États-Unis. Pour Omega, elles seraient en hausse de 4,3% dans les cinquante magasins détenus en propre par le groupe. Dans ce contexte, l'horloger peut espérer « plus de chances que de risques » en ce début d'année. « Nous devrions flirter avec une progression du chiffre d'affaires en monnaies locales », a annoncé Nick Hayek, qui a souligné une nouvelle fois « le rôle crucial du taux de change » dans les ventes de Swatch Group.

Des Jésuites à l'horlogerie
Passé par l'école des Pères Jésuites de Beyrouth, où il voit le jour en 1928, Nicolas Hayek poursuivra ses études en France, à l'université de Lyon pour y passer une double licence maths-physique. A 35 ans, il fonde la société de conseil Hayek Engineering Inc et collabore avec de grands groupes comme Nestlé, Renault, BMW, Hitachi ou encore Siemens.

C'est en 1983 que Nicolas Hayek fait ses premiers pas dans l'horlogerie. Il suggère de fusionner deux groupes en difficulté, SSIH (Omega, Tissot), et le spécialiste en composants ASUAGE (ETA, Rado, etc.). Le nouvel ensemble se forme en 1986 et prend le nom de Société suisse de microélectronique et d'horlogerie (SMH), qui deviendra Swatch Group en 1998.

Nicolas Hayek cède les rênes de Swatch à son fils en 2003, mais il conserve la présidence du conseil d'administration.