par Alun John et Lawrence White

HONG KONG/LONDRES, 2 août (Reuters) - HSBC a fait état lundi d'un bénéfice avant impôts multiplié par plus de deux au titre du premier semestre, l'amélioration des perspectives économiques lui ayant permis de réduire ses provisions pour couvrir les créances douteuses.

Encouragée par la reprise économique sur ses deux plus grands marchés, Hong Kong et le Royaume-Uni, la banque britannique a rétabli le paiement des dividendes, annoncé des versements plus élevés à l'avenir et indiqué que des rachats d'actions étaient envisagés.

A l'instar de ses concurrentes, la plus grande banque d'Europe en termes d'actifs bénéficie de la résistante plus importante que prévu des entreprises aux prises avec la pandémie de COVID-19.

La banque a réduit de 700 millions de dollars (589,6 millions d'euros) ses provisions pour créances douteuses, mises de côté l'an dernier pour faire face à une possible hausse des défauts de crédit en raison de la pandémie.

De fait, son bénéfice avant impôts a bondi à 10,8 milliards de dollars (9 milliards d'euros) au premier semestre, contre 4,32 milliards de dollars un an plus tôt.

Ce résultat est bien supérieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un bénéfice semestriel de 9,45 milliards de dollars, selon un consensus fourni par l'entreprise.

Le produit net bancaire a toutefois diminué de 4% en raison de la faiblesse des taux d'intérêt et d'une moindre performance de ses activités de marché qui avaient connu un premier semestre très dynamique l'an dernier.

PRUDENCE SUR LES SPAC

Selon le directeur général Noel Quinn, la croissance de la banque devrait être alimentée par l'activité de gestion de fortune et le transfert d'une grande partie de la banque d'investissement en Asie.

"Nous n'en sommes qu'aux premiers jours du rebond économique, nous devons voir tous ces chiffres devenir la tendance pour l'avenir, nous sommes encouragés mais il y a encore du chemin à faire", a-t-il déclaré à Reuters.

Noel Quinn a dit ne pas s'attendre à une baisse de l'appétit des investisseurs pour les Bourses chinoises, qui ont été chahutées la semaine dernière par l’annonce d'une nouvelle réglementation en matière de soutien scolaire privé. La mesure a notamment inquiété les investisseurs étrangers.

"Nous constatons une forte liquidité à la recherche d'opportunités d'investissement à Hong Kong et en Asie", a-t-il déclaré.

Contrairement à ses concurrents, HSBC a pris la décision de ne pas participer au boom des introductions en Bourse des SPAC ("Special Purpose Acquisition Company").

"Nous avons pris la décision délibérée de rester à l'écart des SPAC, car ce secteur présente un risque élevé de litiges", a déclaré à Reuters le directeur financier, Ewen Stevenson.

A la Bourse de Londres, l'action HSBC était quasiment stable en début d'après-midi après avoir gagné jusqu'à près de 2%.

HSBC s'est engagé à reprendre la distribution d'un dividende intérimaire de 7 cents par action après la levée des restrictions imposées en la matière par la Banque d'Angleterre au plus fort de la pandémie.

Pour 2021, HSBC vise un taux de distribution compris entre 40% à 55% du bénéfice déclaré par action ordinaire.

(Reportage Alun John à Hong Kong et Lawrence White à Londres, version française Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)