La banque britannique, qui engrange l'essentiel de ses revenus en Asie, est confrontée à de multiples défis, du ralentissement de la croissance de ses principaux marchés à la faiblesse des taux d'intérêt en passant par la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et désormais l'épidémie de coronavirus Covid-19.

"L'issue de ce programme c'est que nos effectifs vont probablement passer de 235.000 à près de 200.000 au cours des trois prochaines années", a dit le directeur général par intérim de HSBC, Noel Quinn, à Reuters.

Une partie de cette baisse se fera naturellement via des départs non remplacés, a-t-il ajouté.

Avec l'annonce de ce plan de restructuration, Noel Quinn se positionne pour le poste de directeur général permanent, HSBC ayant annoncé en août que le titulaire serait choisi dans un délai de six à 12 mois.

Plus grande banque d'Europe par les actifs, HSBC a aussi annoncé mardi une chute d'un tiers de son bénéfice imposable en 2019, à 13,35 milliards de dollars (12,32 milliards d'euros), un niveau nettement inférieur aux prévisions des analystes qui attendaient 20,03 milliards.

Ce résultat est en partie lié à des dépréciations de 7,3 milliards de dollars.

Aux Etats-Unis, où elle souffre depuis des années de la comparaison avec ses concurrentes, HSBC compte améliorer sa rentabilité en fermant environ un tiers de ses 224 agences et en ciblant uniquement une clientèle internationale et aisée.

En Europe, l'établissement va réduire son activité commerciale et de recherche sur les actions pour se concentrer sur ses opérations sur le marché primaire.

Dans un souci de simplification de sa structure, HSBC a aussi annoncé qu'elle allait fusionner sa division de banque de détail et de gestion de fortune avec ses opérations internationales de banque privée pour donner naissance à l'un des plus grands acteurs mondiaux de la gestion de patrimoine.

Même si elle compte réinvestir une partie des sommes économisées, la banque va mettre en place un nouveau plan d'économies de 4,5 milliards de dollars pour ramener sa base de coûts à 31 milliards de dollars ou moins en 2022.

Elle vise un rendement des capitaux propres tangibles (RoTE) de 10% à 12% en 2022 alors que cet indicateur essentiel de rentabilité a reculé l'an dernier à 8,4% contre 8,6% en 2018.

HSBC a précisé que l'épidémie actuelle de coronavirus partie de Chine avait un impact important sur son personnel et sa clientèle. Elle a ajouté que cette crise sanitaire, si elle perdure, pourrait réduire ses revenus et provoquer une augmentation des créances douteuses en raison des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement.

(version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)

par Sumeet Chatterjee et Lawrence White