PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le démantèlement des technologies Huawei dans le réseau de l'opérateur télécoms Bouygues Telecom sera étalé jusqu'en 2028 et aura un impact financier "raisonnable", a déclaré jeudi le directeur général délégué de Bouygues, Olivier Roussat.

L'équipementier télécoms chinois Huawei fait face à une vague d'interdictions dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni et aux Etats-Unis où l'administration Trump accuse la société d'espionnage pour le compte de Pékin.

En France, l'agence nationale de la sécurité et des systèmes d'information (Anssi) a délivré à Bouygues Telecom plusieurs type de régimes concernant l'utilisation des équipements de Huawei dans les zones très denses pour la 5G, a expliqué Olivier Roussat, lors d'une conférence téléphonique.

Dans quatre villes - Brest, Strasbourg, Toulouse et Rennes -- "nous ne pouvons utiliser Huawei", a indiqué le dirigeant. Dans les autres villes, Bouygues a obtenu des autorisations allant, selon les cas, jusqu'en 2023, 2025 ou 2028.

"De façon concrète, cela veut dire que nous allons devoir assurer progressivement le démontage progressif de 3.000 sites en zone très dense sur une période de huit ans", a indiqué le dirigeant, ajoutant que cette manœuvre aurait "un impact financier raisonnable dans nos résultats opérationnels".

A l'horizon 2028, Bouygues n'aura ainsi plus de technologies Huawei dans son réseau 5G en zone très dense. Pour les autres zones, "le gouvernement français n'a a priori pas de contre-indication dans l'usage de Huawei", a expliqué Olivier Roussat.

Le directeur général délégué a par ailleurs estimé que les demandes du gouvernement français concernant Huawei "ne poseraient pas de problème industriel majeur à court terme".

Bouygues entend se faire indemniser par l'Etat à la suite de cette interdiction partielle des équipements fournis par Huawei. "Nous avons deux types d'actions vis-à-vis de l'Etat dans ce domaine", a expliqué Olivier Roussat. "Nous avons une première discussion que l'on peut qualifier de négociations" et une deuxième "avec cette fois-ci un bâton, c'est-à-dire l'ensemble des actions juridiques et contentieuses que nous avons l'Etat français", a développé le dirigeant.

Olivier Roussat a également déclaré que les processus d'enchères des attributions de fréquences 5G auraient lieu à la fin du mois de septembre. Bouygues avait demandé en vain un report de ces enchères au gouvernement, plaidant pour améliorer auparavant la couverture de la 4G en zone rurale.

"Bien entendu nous serons un joueur actif" de ces enchères 5G, a néanmoins assuré jeudi Martin Bouygues, le PDG de Bouygues.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH

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