PARIS, 7 juin (Reuters) - Les investisseurs doivent se préparer à un changement de régime sur les marchés financiers en adaptant leur allocation à des conditions moins favorables, dit-on chez Amundi.

La réouverture des économies a entraîné un bond de l'inflation et de la croissance avec un point d'interrogation sur la tendance à venir sur ces deux fronts, lit-on dans une note cosignée par Pascal Blanqué et Vincent Mortier, respectivement directeur et directeur adjoint des gestions pour le numéro un européen de la gestion d'actifs.

"Les marchés anticipent un scénario 'Boucles d'or' avec une inflation basse et une croissance plus forte comme tendance mais pourraient se retrouver à la place avec une inflation structurellement plus forte et une croissance plus faible", lit-on dans la note.

Un environnement "Boucles d'or", autrement dit ni trop chaud, ni trop froid, comme la meilleure assiette de porridge dans la maison des trois ours du célèbre conte, se caractérise par une inflation contenue et une croissance réelle mais modeste. Il a favorisé la longue séquence de hausse des actifs risqués interrompue au printemps de l'an dernier par la crise sanitaire.

Le nouveau régime qui s'annonce est différent, avec une inflation plus forte et plus volatile, dit-on chez Amundi.

Pour les investisseurs, il va donc remettre en question la pertinence d'une allocation classique, à 60% en actions et 40% en obligations, estiment Pascal Blanqué et Vincent Mortier.

"Les investisseurs devront intégrer l'inflation et augmenter la diversification pour répondre aux défis posés par des taux plus élevés et plus volatils", écrivent-ils.

Les obligations d'Etat ne sont plus le diversificateur idéal dans un portefeuille équilibré mais jouent toujours un rôle par la liquidité qu'elles offrent, selon eux.

Les actions doivent pour leur part être abordées sous le prisme de l'inflation, avec un attrait particulier pour les titres décotés ("value") et offrant la garantie d'un dividende, disent-il avant d'inviter à considérer notamment les titres liés aux infrastructures.

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)