L'action de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité s'adjuge 2,27% à 95,81 euros à 11h47, affichant l'une des plus fortes hausses de l'indice SBF 120 (+0,83%), grâce à de solides prises de commandes et à la poursuite du redressement de son activité de transport.

"La marche en avant du groupe se poursuit", a précisé le directeur financier Pascal Bouchiat à des journalistes. "Ceci s'inscrit dans la durée en termes d'amélioration progressive de rentabilité de Thales".

Le groupe fait état dans un communiqué d'une croissance organique de 17% de son bénéfice d'exploitation, à 637 millions d'euros contre un consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 588 millions, soit une marge de 8,8% à comparer à un objectif de 9,5%-10% pour la période 2017-18.

Ainsi, la division transport est repassée dans le vert au premier semestre, affichant une marge de 0,9% qui devrait encore s'améliorer au second semestre.

Thales a également dépassé les attentes en terme de chiffre d'affaires, à 7,241 milliards d'euros au premier semestre, contre un consensus de 7,138 milliards, soit une croissance organique de 5,9% au-dessus de l'objectif annuel d'environ 5%.

Thales s'appuie sur une hausse de 10% de ses prises de commandes à 5,972 milliards d'euros sur le semestre, marqué par huit contrats de plus de 100 millions d'euros contre trois sur la période correspondante de 2016.

PAS DE MONTÉE DANS NAVAL GROUP A L'ORDRE DU JOUR

Pour accroître encore son empreinte commerciale, Thales mène des discussions "constructives" avec Airbus pour l'accompagner dans le développement de son activité de services, a déclaré le PDG Patrice Caine aux analystes.

Les constructeurs aéronautiques cherchent à compenser le ralentissement de la demande en avions neufs en accroissant leur exposition à l'exploitation des appareils, en concurrence avec les équipementiers.

"Quand je regarde ce qu'ils ont l'intention de faire et ce que nous faisons ou pouvons faire, c'est plus complémentaire que redondant", a souligné Patrice Caine. "C'est plus une opportunité qu'une menace".

L'équipementier américain United Technologies a prévenu de son côté mardi qu'il pourrait devoir augmenter ses prix, notamment sur les moteurs, si les avionneurs comme Boeing et Airbus cherchaient à s'emparer de l'activité de vente de pièces détachées et de services.

Thales, dont les deux premiers actionnaires sont l'Etat et Dassault Aviation, précise aussi qu'Odile Renaud-Basso, directrice générale du Trésor, a été nommée représentante de l’Etat au conseil d’administration, succédant à Martin Vial pour la durée restant à courir de son mandat, soit jusqu'en mai 2021.

Interrogé sur une éventuelle montée au capital du constructeur naval militaire Naval Group (ex-DCNS) dont Thales détient 35%, Pascal Bouchiat a répondu aux analystes: "le dossier n'est pas ouvert du tout et nous ne voudrions pas que vous considériez que c'est une option qui est à l'ordre du jour."

L'Etat, actionnaire majoritaire de Naval Group, compte céder dans les prochains mois pour dix milliards d'euros de participations pour alimenter un fonds destiné à l'innovation.

Patrice Caine a également jugé "clairement positive" la tendance du budget français de la défense qui prévoit 50 milliards d'euros de dépenses à l'horizon 2025, disant qu'il était trop tôt pour évaluer l'impact opérationnel à court terme des coupes annoncées pour 2017.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher