PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe d'électronique et de défense Thales a annoncé mercredi en marge d'une journée investisseurs viser une hausse significative de sa marge opérationnelle d'ici à 2021 en misant notamment sur la transformation digitale de ses marchés et les investissements en R&D.

Le groupe a communiqué des objectifs de moyen terme qui ne prennent pas en compte l'impact potentiel du rachat du fabricant de cartes à puces Gemalto, qui doit toujours être finalisée en deuxième semestre.

Thales vise ainsi un taux de marge de résultat opérationnel (EBIT) comprise entre 11 et 11,5% à l'horizon 2021, à comparer avec un taux de 9,8% en 2017. Thales compte sur cette même période augmenter la marge d'EBIT de ses trois secteurs opérationnels savoir l'Aérospatial, le Transport et la Défense & Cybersécurité, qui avaient respectivement enregistré des taux de marges de 10%, 4,1% et 10,9% en 2017. "Ce niveau de rentabilité (de 11 à 11,5%, NDLR) n'a jamais été atteint par le groupe et d'ici à 2021 nous aurons rattrapé dans tous nos segments" les meilleurs compétiteurs du groupe, a déclaré le PDG du groupe, Patrice Caine, lors d'une téléconférence.

Gemalto comme "booster" supplémentaire

Au niveau de son activité Thales s'attend à enregistrer une croissance organique annuelle moyenne de son chiffre d'affaires comprise entre 3 et 5% pour la période 2018-2021. Dans le détail, Patrice Caine a indiqué viser un taux de croissance organique annuel de 2 à 3% par an pour l'Aérospatial, contre 2% pour l'ensemble du marché, de 4 à 5% pour la division Transport, contre 3% pour le secteur, et de 4 à 6% pour l'activité Défense et Sécurité, contre 3,5% pour l'ensemble du marché.

Outre l'amélioration de l'opérationnel, le bénéfice net par action de Thales devrait bénéficier de la baisse de son taux effectif d'impôt sur les bénéfices, qui devrait passer de 31% à en 2017 à 23-24% d'ici à 2021. En outre, le ratio de conversion de cash du groupe devrait atteindre 90% avant éléments exceptionnels, en moyenne sur la période 2018-2021. Le taux de distribution de Thales, aujourd'hui à 38%, devrait être globalement stable lors des prochaines années, a précisé Pascal Bouchiat, directeur général Finances et Systèmes de Thales lors d'une téléconférence.

Concernant l'acquisition de Gemalto, si Thales n'a pas pris en compte son intégration dans ses prévisions, celle-ci devrait "avoir un effet booster sur notre bénéfice par action", a assuré Pascal Bouchiat. "Globalement nous allons intégrer à l'intérieur de Thales 300 millions d'euros d'EBIT supplémentaire pour 30 à 40 millions d'euros de frais financier en plus, ce qui représentera une relution de notre bénéfice net par action de 15 à 20% par rapport à 2017. Nous bénéficierons également de l'augmentation attendue de la rentabilité de Gemalto et de l'impact des synergies de coût et de revenus", a-t-il développé.

Hausse de 25 à 30% des investissements annuels

Pour parvenir à ces objectifs de moyen terme, le groupe d'électronique compte notamment accélérer sa transformation digitale dans les domaines de la connectivité, du big data et de l'intelligence artificielle, et intégrer les innovations et les nouveaux services digitaux dans ses produits. Le groupe d'électronique pourra dans cette optique également compter sur l'intégration de l'américain Guavus, spécialiste du traitement de données à grandes échelles, acquis il y un an. "Une fois finalisée, l'acquisition de Gemalto accélérera encore cette stratégie", explique-t-il.

Pour conforter ses compétences technologiques, Thales prévoit de porter son niveau d'investissement à environ un milliard d'euros sur une base annuelle, soit une hausse de 25 à 30% par rapport à 2017.

Thales entend également améliorer sa compétitivité sur quatre leviers -- performance achats, compétitivité de l'ingénierie, efficacité des fonctions support et exécution des projets. Via ces quatre initiatives et "la hausse des investissements de R&D sur la compétitivité des solutions", Thales compte améliorer de 200 à 240 points sa marge d'EBIT d'ici à 2021. En outre, un gain additionnel de 50 à 100 points de base devrait être généré par le biais du "réinvestissement partiel en R&D autofinancée".

-Julien Marion, Agefi-DowJones; 01 41 27 47 94; jmarion@agefi.fred : ECH

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