Ces derniers mois, Altice a largement occupé la rubrique "acquisitions" des journaux. Mais, ce matin, l'opérateur télécoms a annoncé qu'il avait noué un accord avec Telenet afin de lui céder ses actifs au Luxembourg et en Belgique, où il opère sous la marque Coditel Brabant. La transaction valorise ces activités 400 millions d'euros et doit être validée par les autorités belges. Les investisseurs apprécient cette opération : le titre Altice surperforme l'indice AEX et s'adjuge 0,27% à 18,87 euros, au plus haut depuis fin octobre 2015.

"Cette opération montre que Patrick Drahi détient un savoir-faire pour acheter des actifs mais aussi pour en vendre", commente Thomas Coudry, analyste télécoms de Bryan Garnier dans une note. Ce dernier qualifie de "très bon" le prix obtenu par Altice pour ses activités belgo-luxembourgeoises.

L'annonce de cette opération est aussi un signal supplémentaire qu'Altice va sans doute lever le pied sur les acquisitions et se consacrer à l'intégration des entreprises qui ont rejoint son giron. Les cessions au Luxembourg et en Belgique interviennent quelques jours après la publication d'un communiqué indiquant que le groupe réfléchissait à ouvrir le capital de ses filiales américaines et d'en coter une partie en Bourse.

L'autre perspective tout aussi rassurante pour les marchés est que le groupe néerlandais va pouvoir consacrer le produit de la cession annoncée à son désendettement. Thomas Coudry, de Bryan Garnier, voit la dette du groupe atteindre 48 milliards d'euros à fin 2016. Elle était de 49,01 milliards à fin septembre.

L'analyste évoque aussi un autre élément : derrière Télénet se cache Liberty Global, actionnaire à plus de 56%, le cable-opérateur américain également propriétaire de Charter Communications. John Malone, patron de Liberty Global, est "l'inspirateur de Patrick Drahi", rappelle Thomas Coudry, notamment concernant la convergence médias/télécoms. L'analyste de Bryan Garnier se demande donc si "ce rapprochement entre les deux hommes (...) pourrait aller plus loin..."

Au final, l'opération ne présente pas de risques particuliers pour Altice. En effet, les activités cédées devraient représenter environ 0,5% de son Ebitda 2106. Après ces désengagements, Altice sera exposé à l'Europe via ses implantations en France (SFR), au Portugal et en Suisse.