Numericable-SFR (+2,42% à 47,37 euros) évolue dans le peloton de tête du SBF 120 soutenu par une note de Kepler Cheuvreux. Le broker, qui reste acheteur de la valeur, a relevé son objectif de cours de 62 à 63 euros. Cette appréciation positive s'explique par l'optimisme de l'analyste concernant les résultats de Numericable-SFR. En effet, Kepler Cheuvreux a indiqué avoir relevé ses prévisions d'Ebitda de 11,5% à 3,72 milliards d'euros pour 2015, "en ligne avec la guidance du groupe d'une hausse supérieure à 20%".

Concernant l'autre indicateur mis en avant par le groupe de Patrick Drahi, l'Ebitda-Capex, Kepler Cheuvreux a également relevé sa prévision de 19% à 1,82 milliard d'euros. Cette donnée est particulièrement importante dans le cas de Numericable-SFR car elle donne une idée de la trésorerie qui sera disponible une fois que les investissements seront déduits de l'Ebitda. L'opérateur pourrait utiliser cet argent pour se désendetter, alors que Patrick Drahi est habitué à recourir à l'endettement pour réaliser ses acquisitions. Pour 2015, Numericable-SFR anticipe un Ebitda-Capex compris entre 1,9 et 2 milliards d'euros.

Kepler Cheuvreux se montre plus perplexe concernant l'objectif de marge d'Ebitda à long terme et de chiffre d'affaires pour 2015. Le broker estime ainsi "ambitieuse" la prévision d'une marge d'Ebitda à moyen terme de 45%. Il remonte cependant sa propre anticipation de 38% à 40% pour la marge d'Ebitda. Numericable-SFR reste tout de même confronté au défi de stopper la baisse de ses revenus. Alors que le chiffre d'affaires a baissé de 5% en 2014 à 11,4 milliards d'euros, puis de nouveau de 4,6% au premier trimestre à 2,7 milliards, Kepler Cheuvreux abaisse sa prévision de 1,3% pour les revenus 2015 à 10,9 milliards d'euros.

Autre facteur d'incertitude quant à l'évolution de la valeur, le broker rappelle que la consolidation du secteur reste incertaine en France. Alors que la spéculation sur ce point fait régulièrement monter les titres télécoms, Kepler Cheuvreux n'ajoute plus de prime de fusion-acquisition à son objectif de cours sur Numericable-SFR. Ce qui ne l'empêche pas de dessiner le scénario d'un éventuel rachat de Bouygues Telecom par Patrick Drahi, valorisant la filiale de Bouygues 8 milliards d'euros. Kepler estime crédible des synergies à hauteur de 7 milliards d'euros et des cessions d'actifs pour 2 milliards.

(E.L.L)