PARIS, 26 mai (Reuters) - Quelques centaines de manifestants ont tenté vendredi de perturber la tenue de l'assemblée générale (AG) des actionnaires de TotalEnergies pour dénoncer l'impact écologique des activités du groupe français dans les énergies fossiles.

Des accrochages ont opposé certains de ces manifestants aux forces de l'ordre protégeant l'accès à la salle Pleyel, à Paris.

La police a aspergé de gaz lacrymogène des protestataires essayant de forcer ses barrages. Elle a aussi systématiquement protégé et escorté les actionnaires à leur arrivée, tandis que les manifestants s'efforçaient au contraire de les empêcher d'approcher.

"Ecoutez les scientifiques. Plus un seul projet fossile", pouvait-on lire sur des affiches brandies par les manifestants.

A l'intérieur de la salle Pleyel, de hautes plaques de verre transparent ont été dressées devant la scène pour protéger les intervenants tandis qu'à leur entrée, les actionnaires et les journalistes ont dû mettre leur téléphone portable dans une pochette scellée avec interdiction de l'utiliser.

En ouverture de l'AG, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a dit regretter ces "mesures exceptionnelles".

"Je regrette que cette rencontre ne puisse pas se passer dans un état comme il devrait l'être - que je dirais de dialogue - et j'espère en tout cas que le dialogue aura lieu", a-t-il dit.

Des résolutions, déposées par des défenseurs de l'environnement, exhortant TotalEnergies à accélérer son désengagement des énergies fossiles doivent être soumises au vote des actionnaires lors de cette assemblée annuelle.

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a jugé sur franceinfo que le débat sur ces résolutions était "intéressant (...) pour mettre la pression sur Total".

"Des entreprises qui sont aujourd'hui positionnées sur le secteur du pétrole ou sur le secteur du gaz doivent se réinventer, elles doivent sortir des énergies fossiles", a-t-elle déclaré. "Elles n'auront aucun avenir, et je l'ai dit à Patrick Pouyanné pour Total, si elles ne sont pas capables de tracer ces trajectoires de sortie des énergies fossiles et de décarbonation."

Des manifestants dénonçant l'impact du pétrole ont aussi perturbé cette semaine l'assemblée générale de Shell, autre "major" du secteur, à Londres.

(Reportage Benjamin Mallet et Stéphanie Lecocq, rédigé par Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)