PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le géant de l'énergie Total lorgne l'exploitation de barrages hydroélectriques en France, a déclaré son PDG Patrick Pouyanné dans un entretien accordé au magazine Capital et publié dans son numéro de septembre.

"Nous serons candidats au renouvellement des concessions des barrages hydroélectriques en France", a-t-il déclaré.

Propriété de l'Etat, les barrages sont actuellement exploités en quasi totalité par EDF mais le marché pourrait être amené à s'ouvrir à la concurrence, comme le souhaite la Commission européenne.

"L'économie mondiale s'électrifie notamment en raison du digital et de l'enjeu climatique. Si bien que cette énergie qui ne pèse que 20% de l'énergie mondiale aujourd'hui pourrait monter à 40% dans vingt ans. Dans ce contexte, Total a vocation à investir dans le bas carbone et à devenir producteur d'électricité, avec le gaz et avec les renouvelables comme le solaire, l'éolien et l'hydroélectrique", a expliqué le PDG de l'énergéticien.

Pour Patrick Pouyanné, si "le pétrole restera encore longtemps l'énergie la plus dense et la plus facile à transporter", elle n'est plus "une source de croissance forte sur le long terme" pour Total.

"On voit la consommation de pétrole se stabiliser, voire légèrement baisser. En revanche, le gaz sera un moteur de croissance pour nous: il est deux fois plus propre que le charbon, notamment du point de vue de la qualité de l'air", a poursuivi le dirigeant.

Dans ce contexte, l'arrêt de la participation de Total au projet gazier South Pars en Iran est "une perte d'opportunités pour l'entreprise", même s'il n'a "pas un coût élevé", a relevé Patrick Pouyanné.

"Rien n'est irréversible. Total a une longue histoire en Iran. Mais on a toujours été clair avec les Iraniens: si les sanctions américaines revenaient, nous ne pourrions pas rester", a expliqué le PDG.

Le groupe avait annoncé mi-mai son intention de sortir du projet s'il ne parvenait pas à obtenir de dérogation de la part des Etats-Unis, qui ont décidé de façon unilatérale de réintroduire les sanctions économiques contre l'Iran.

"La réalité du monde économique, c'est que le capital est essentiellement américain. A partir de là, Total n'a pas le choix", a poursuivi le dirigeant, ajoutant que 35% des actionnaires de Total sont américains et que le groupe a 12 milliards de dollars de capitaux aux Etats-Unis et y investit beaucoup.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: ECH

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