Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Total au Mozambique progresse malgré le risque d'implantation dans le pays d'une enclave du groupe État islamique, a déclaré jeudi Patrick Pouyanné, le PDG du groupe français.

Le Mozambique a demandé la semaine dernière à l'Union européenne de le soutenir dans sa lutte contre une vague d'attaques menées dans le nord de son territoire par des rebelles liés au groupe djihadiste, une évolution qui fait craindre pour la stabilité de la région.

"La situation est sérieuse, je pense que les puissances occidentales se rendent compte qu'est en train de s'installer une enclave pilotée par Daech au sein du Mozambique (...) C'est un problème de stabilité de l'Afrique de l'Est", a dit Patrick Pouyanné lors d'une conférence de presse.

"Le projet pour l'instant a progressé (...), il est majeur pour le pays. Et on a réalisé les travaux, on a fait tout le terrassement, la piste d'atterrissage, les jetées (...). Maintenant, il est clair que ça serait bien que cette situation soit reprise sous contrôle, mais pas seulement pour Total", a-t-il également dit.

Le groupe a annoncé en juillet la signature de l'accord de financement externe du projet Mozambique LNG, dont il est l'opérateur, pour un montant de 14,9 milliards de dollars (13 milliards d'euros).

Ce projet - premier développement à terre d'une usine de GNL du pays - comprend le développement de deux champs et la construction de deux trains de liquéfaction d'une capacité totale de 13,1 millions de tonnes par an.

Mozambique LNG, qui représente un investissement total de 20 milliards de dollars, sera financé à hauteur de 14,9 milliards par des prêts directs et des prêts garantis octroyés par huit agences de crédit à l'exportation, par 19 banques commerciales et par la Banque africaine de développement.

Il s'agit du plus grand financement de projet jamais réalisé en Afrique.

(Benjamin Mallet, édité par Henri-Pierre André)